Je prends le Greyhound pour Fort McMurray. On doit changer à Edmonton.
On est en retard et je rate la correspondance. Le suivant est dans trois heures. D’autres passagers sont dans le même cas, ils pestent, et se plaignent à qui veut l’entendre. Le chauffeur du premier bus, qui n’a pourtant rien à voir, endure patiemment les mécontentements. Y en a même un qui tape sa valise à terre, de rage. Eh, oh, les gars, vous n’avez jamais pris la SNCB ou quoi ?
Je téléphone à ma future couch host à Fort McMurray pour la prévenir du retard. Je m’affranchis en anglais, je trouve.
Puis j’en profite pour faire un tour dans la ville. Ca ressemble à Calgary pour les gratte-ciels, mais en plus cool. Ici, y a des jeunes, des vieux, des jets d’eau, des terrasses. Je croise quelqu’un qui me demande si je sais où je vais. C’est le chauffeur du bus qui m’a reconnu, et qui m’est peut être reconnaissant d’avoir été plus courtois que les autres, quand je lui ai demandé ce qu’il adviendrait de mon sac à dos. Il me dit que le… centre commercial est juste là-bas.
En général, j’aime pas écrire. D’habitude, ce sont des projets, des articles, des lettres, j’y arrive bien, mais ça me prend la tête. C’est la première fois que je fais un blog, et j’aime bien. Et c’est très cool de recevoir des commentaires. Au départ, je pensais que personne ne lisait, et puis je me suis rendu compte que vous étiez plusieurs lecteurs assidus ! Je comprends mieux maintenant l’horrible « Lâche tes coms ! » dans les blogs d’ados. (Donc toi non plus, n’hésite pas à lâcher tes coms !)
Je pense tout le temps au très beau livre que je suis en train de lire, « Naïf. Super. » de Erlend Loe. Une nouvelle à la première personne, un peu dans un style blog, bien que ça ait été écrit avant leur apparition. J’aime beaucoup l’écriture très épurée de cet auteur, le rythme des phrases cadencé, le minimum de ponctuation quand il fait parler un personnage. Je m’en inspire peut-être un peu, j’espère que ça passe.
PS: Je trouve que le graphisme des blogs Muvmédia est très bien. Ne trouvez-vous pas cependant que ceux-ci seraient plus beaux avec un arrière-plan noir, par exemple ? Geoffrey a déjà tenté le coup mais s’est essuyé un refus. Eendracht maakt macht, alors any comment is welcome 😉
Marie-Michèle | août 27, 2008 @ 12:20
Que d’histoires!
C’est fou comment notre génération se développe! Bientôt on aura le choix d’aller voir le nouveau show de U2 ou une cérémonie religieuse, billets vendus sur admission!
MM
Thomas (aka Poney Spears) | août 28, 2008 @ 18:04
Merci pour ce blog JB. J’adore te lire!!! C’est super de te voir decouvrir ce continent. Tu vas voir, t’es pas au bout de tes decouvertes, et non, c’est pas uniforme l’Amerique, tu verras! Profites-en bien et surtout ne juge pas! Continue a nous faire rire et decouvrir!
vincent massinon | août 29, 2008 @ 6:03
Salut le Gedinnois du bout du monde…
De passage sur le site de Muvmedia sur les conseils de ta maman, j’en profite pour te saluer.
Bon travail et/ou amusement là-bas…
Bien à toi.
Vincent
Bourgmestre de Gedinne.
Ludivine | septembre 3, 2008 @ 5:25
Ben voilà, un com de plus lâché sur ton blog ;-)
Et ben dis donc, t’en fais des choses JB!!! On parle souvent de toi avec Steph, à chaque fois avec beaucoup de fierté de pouvoir dire: “On a fait nos études à l’IHECS” avec un cinéaste ;-)
Au plaisir de te voir un de ces 4!
Ludivine.
Pendant des heures, des forêts sans la moindre trace humaine, si ce n’est la route qui coupe le paysage en deux. De temps en temps, un hameau avec une station service.
C’est là que j’achète un sandwich, genre les tartines en triangle pré-emballées. J’ai choisi celui qui me paraissait le plus équilibré.
Quand j’étais à l’âge d’apprendre à faire mes tartines (= sandwiches, pour les non-belges), on m’a dit que l’on ne pouvait pas mettre plus d’une, voire deux couches de charcuterie ou de fromage. Tu aurais fort à faire à éduquer ces Américains, maman ! (j’ai compté 15 couches par endroits)
Barry et Helen habitent dans une banlieue “Wisteria Lane” de Fort McMurray. Ils m’ont beaucoup appris sur le fonctionnement de cette petite ville si prospère.
Barry travaille comme géologiste dans une mine. Il a un loisir unique au monde…
A Fort McMurray, les gens gagnent tellement qu’ils achètent des trucs à ne plus savoir où les mettre. C’est pourquoi ils organisent des « garage sales » (prononcez en anglais, n’est-ce pas !!) plus que partout ailleurs en Amérique. Une « garage sale », c’est quand quelqu’un organise ce que nous on appelle une brocante, dans son garage, le temps d’un samedi. Pour se débarasser de la planche à voile jamais utilisée, par exemple. Et ils sont bien contents de s’en débarrasser pour quelques dollars, même si elle est comme neuve et qu’elle vaut cent fois plus.
Eh bien Barry, tous les samedis, il fait le tour des « garages sales » et achète tous les équipements sportifs qu’il trouve. Pour une bouchée de pain. Des planches de surf, des ballons, des combinaisons, etc. Et tous les mois, il va revendre bien cher sa récolte dans des magasins spécialisés à Edmonton, à cinq heures route au Sud.
Un loisir qui rapporte bien ! L’argent sert à partir tous les ans avec Helen pour un voyage exotique. Cette année, c’était trois semaines au Mexique !
Helen
Helen m’a beaucoup touché. En faisant un trajet avec elle en voiture, après son boulot, on parle de la convivialité (inexistante, je trouve) de la ville. Et là, elle me déballe ses souvenirs de voyage en Europe, l’importance que, selon elle, on y accorde à avoir de bonnes discussions intéressantes. Elle trouve qu’en Amérique, les discussions se limitent aux aléas du quotidien. Et qu’heureusement, elle fréquente avec Barry un club de lecture, ce qui leur permet souvent des discussions plus riches. Elle dit qu’on prend plus le temps aussi. Plus le temps d’apprécier les choses. S’il y a moins de terrasses ici, c’est parce que s’arrêter pour prendre une bière en fin de journée, ben y a pas le temps, et puis c’est superflu. C’est à ce moment qu’elle dit: « J’ai envie d’une bonne glace. Je t’invite à prendre une glace. » Ses yeux pétillent. Pour elle, elle fait quelque chose de fou. On s’arrête. On va manger une glace.
Ils sont fous, ces Américains ! La main d’oeuvre à Fort McMurray est tellement chère, que c’est plus économique de faire construire sa maison ailleurs et… de se la faire livrer !
Le film que j’ai fait à Fort McMurray, j’ai presque honte de savoir que vous allez le voir, qu’il va passer sur TV5, et qu’il va être soumis à un jury de pros. Je n’ai pas eu de chance cette semaine. Peut-être pas d’énergie non plus.
Si habituellement, les gens qui viennent à Fort McMurray vivent de véritables success story, c’était loin d’être mon cas. Voici un petit aperçu des films que j’ai voulu y faire. Le thème imposé est « festin ».
Annie travaille dans un petit restaurant à Fort McMurray. Elle est Québécoise. Comme tant d’autres, elle est venue ici pour se faire de l’argent. Des salaires souvent deux fois plus élevés qu’ailleurs. La main d’oeuvre est une denrée valorisée, dans cette petite ville prospère du Nord ! Annie passe son temps à prendre les commandes. Hamburger du chef, hamburger spécial, hamburger frites. Ce n’est pas très varié. Mais Annie fait son job avec un sourire sincère. Elle rayonne. Le soir, supermarché. Que prépare-t-elle pour elle et son fils, après avoir servi des centaines de hamburgers ?
Annie vient de trouver un second job en soirée, et n’a plus une minute à me consacrer avant plusieurs jours.
Autour de Fort McMurray, il y a des « camps de travail ». Assez éloignés pour y faire loger les ouvriers. Et leur servir des bons petits plats pour qu’ils ne se sentent pas déprimés. Des sociétés se sont spécialisées dans la préparations de ces repas particuliers. Des cuisiniers travaillent sur place. J’aurais voulu faire le portrait de l’un d’eux.
Démarches entreprises pour autorisation, demande refusée.
Ce qu’il manque à Fort McMurray, ce sont des liens sociaux. Soucieux d’y palier, le conseil de la ville organise par exemple un grand petit déjeuner en plein air. Voilà l’occasion de filmer les gens du cru rassemblés autour d’un rare événement fédérateur.
Temps dégueulasse, presque personne ne vient, je filme un peu, amorphe, trempé, ça ne donne rien.
En revenant sous la pluie, deux Indiens m’accostent pour faire causette. A nouveau, des gens venus ici pour travailler et se faire beaucoup d’argent. Ils sont chouettes. Comme c’est samedi, ils vont au centre dans un bar à strip-teaseuses. Ils me proposent de les accompagner. Héhé, il semble que mon film soit enfin venu à moi, et de lui-même ! Je renonce à prendre le bus pour continuer à marcher avec eux et faire connaissance.
Soudain, une voiture klaxonne, des potes à eux, ils s’engouffrent à l’intérieur, et je reste planté là tout seul sur le trottoir, j’ai juste droit à un petit signe d’au-revoir d’un des deux.
Mike vient de Terre-Neuve. Il a tout plaqué pour créer sa propre affaire à Fort McMurray: un snack pizzeria. Concept très simple: quatre sortes de pizzas, coupées en quarts et attendant le client dans un présentoir, plus un frigo rempli de boissons, toutes à 1,25. Il n’a pas d’employé, il fait tout tout seul. Il se la joue un peu. Chaque fois il laisse le temps au client exprimer un «Euh… » devant le présentoir, avant de réciter fièrement les sortes de pizza et le tarif. Les affaires marchent très bien, les gens viennent en disant qu’ils raffolent de ses pizzas.
Je trouve ça cinématographique. Je recommande un quart, en observant comment son petit univers fonctionne. Je discute avec lui. Je suis sûr d’avoir enfin trouvé un super sujet. Je lui demande. C’est ok ! Ah, aujourd’hui ? Non, il ferme dans un quart d’heure pour aller voir ses enfants laissés au pays, il profite du long week-end.
Via via, je tombe sur Massoud, un comptable bien représentatif des success story de Fort McMurray, qui me recoit quelques heures avant mon bus de retour. Une fois chez lui, il me fait comprendre qu’il n’a pas beaucoup de temps à m’accorder. Et merde. Je lie la discussion avec la nourriture de manière plutôt pathétique.
Je sors de chez lui dépité, l’interview n’est même pas bonne, et je n’ai même pas d’autres images de lui. Allez, c’est trop bête, je retourne chez lui pour lui demander d’aller faire un tour en ville, pour prendre d’autres plans.
Il ne m’ouvre pas.
Deux heures avant le bus, je fais une ultime tentative dans un autre snack. Un Libanais. Il a ouvert il y a une quinzaine de jours. Francophone et tout. Super sympa. Lui aussi, ici pour faire fortune. Le sujet idéal. Je me dis que je vais me payer une nuit à l’hôtel, tant pis si c’est 200 $. Tout s’arrange ? Non, mon sujet ne veut pas parce que la déco n’est pas finie, mais il aurait adoré dans une dizaine de jours. J’insiste. No way.
Zou, le bus. Je me démerderai bien avec les images de Massoud ou du ptit déj sous la pluie.
jk | septembre 11, 2008 @ 10:56
salut JB,
serais tu un paratonnerre voyageur ?
http://muvmedia.com/rallye/reportage.php?rid=533
T’en fais pas, les vents vont surement changer :) Tu peux pas être toujours malchanceux !
Marie-Michèle | septembre 11, 2008 @ 11:30
Ça fait bcp de portes fermées à la fin d’une journée ça… En espérant que la race humaine se “gentillise” autour de toi. Je te souhaite une meilleure semaine! Lâche pas :)
MM XXX
Thomas (aka Poney Spears) | septembre 13, 2008 @ 11:55
Ca doit etre le maivais karma de Fort McMurray… ca ira mieux demain!
Andréanne | septembre 14, 2008 @ 7:38
Ah, Jean-Baptiste! Tes mésaventures me rappelle mon film en Belgique! Moi aussi j’ai filmé un événement (le Gordel en périphérie de Bruxelles pour le thème “dualité”) mais à cause de la pluie, ça n’a rien donné.
Mais, il a fallu que je me démerde avec ces images parce qu’il ne me restait plus de temps pour filmer autre chose!
On est tous dans le même combat! :)
mat | novembre 30, 2008 @ 18:28
hé hé moi j y suis dans ce petit pays de fort mcmurray
ça ne m’étonne pas du tout ta mésaventure
les mentalitées sont bizard ici lol
Vous avez envie de gagner beaucoup, beaucoup d’argent ? C’est très simple. Il suffit d’aller vivre à Fort McMurray. Mais vous devez être prêt à tout sacrifier pour une vie entièrement consacrée au travail. A habiter dans une petite ville austère loin de tout, parmi des gens qui ne pensent qu’à bosser. Avec des hivers très rigoureux. Peu de loisirs. Quasiment pas de vie sociale. Et des fast food pour tout resto.
Discuter ? Ca faisait longtemps que Massoud n’avait plus discuté. C’est que si on décide d’aller vivre à Fort McMurray, ce n’est pas pour faire causette. On va là-bas pour travailler. Travailler, et faire de l’argent. Rien d’autre. Certains cumulent même plusieurs boulots.
La petite ville est très isolée. Mais les ressources pétrolifères semblent inépuisables. Or, pour extraire ce pétrole, il faut des gens. Et pour attirer des gens là-bas, il faut bien les payer. Ouvriers, comptables, cadres, cuisiniers, il y a du boulot pour tout le monde.
Massoud y a tenté sa chance il y a quatre ans. Arrivé sans rien, juste sa petite qualification de comptable, il a escaladé les échelons un à un pour gagner des sous avec des petits boulots, payer des formations complémentaires, et monter dans la hiérarchie. Il occupe aujourd’hui un fort beau poste.
Mais à quel prix ? Massoud a renoncé à toute vie sociale. Les rares distractions de Fort McMurray ne l’intéressent pas. Sa seule sortie, car il faut bien manger, ce sont les courses au supermarché.
Thème imposé : Festin Lieu : Fort McMurray, Alberta, Canada Mon état moral : 5/10 Hébergement : Chez un sympathique couple Couch Surfing, dans une banlieue « à la Wisteria Lane »… Inspiration : Après bien des déboires avec mes pistes de sujets, j’ai opté pour faire le portrait de quelqu’un qui était un exemple de success story à Fort McMurray. Mais à travers lui, j’ai voulu aussi montrer le revers de la médaille: la ville est peu hospitalière, il y peu de loisirs ou de vie sociale, et on mange mal.
RESULTATS DU JURY Bram Van Paesschen: 9,5/20 Un film qui passerait si les images étaient meilleures. ça manque d’une certaine vision et la voix off est trop explicative.
Micheline Lanctôt: 13/20 Touchant, excellent rapport avec le personnage qui perd la voix parce qu’il ne parle pas à personne. Mais le vide et le rien auraient pu passer davantage par les images que la voix off, lourde et convenue. Belle utilisation ironique du thème, que ce festin identitaire d’un bol de curry!
Laurent Lucas: 10/20 Le lieu et le personnage sont tous deux formidables, mais j’aurais aimé que tu ailles plus loin. Que tu presses plus le citron.
Note finale: 32,5/60
bee - Dim 12 oct 2008, 15:13
Ce n'est vraiment pas un festin que de vivre dans cette ville malgré que le film ne m'a pas vraiment fait ressentir d'ambiance particulière.
momo9cam - Jeu 9 oct 2008, 01:29
Serait ce les pollutions des sables bitumineux qui le font toussé comme un perdu. Il ne faut pas oublié que c'est le Harper's Country. Il a tellement raison de ne pas vouloir sortir.
Vince - Lun 6 oct 2008, 09:39
Massoud est un excellent protagoniste, le contexte l'est tout autant. Peut-être aurais-je aimé le voir déambuler dans sa journée type afin d'illustrer vos propos et de mieux ressentir ce sentiment de solitude. Bonne route...
sirenecanari - Lun 6 oct 2008, 05:38
bon sujet mais il manque des éléments pour bien apprécier, je reste un peu sur ma faim !!
Anne-Marie M. - Dim 5 oct 2008, 23:00
Touchant... Perdre la voix parce qu'on ne parle pas assez souvent... C'est triste. Bon sujet, Jean-Baptiste!
23h15. J’écris dans le bus Greyhound, j’attends qu’on démarre. J’ai à la fois très envie qu’on parte en retard, et très envie qu’on parte tout de suite.
Je m’explique. A l’arrêt de tram, en ville, un type baraqué, trainant d’énormes sacs derrière lui, me demande justement comment se rendre à la gare des bus. Il lâche un « tabarnak » à chaque fin de phrase (c’est un Québécois). Il est pas du genre raffiné. Je lui dis que j’y vais aussi, qu’on peut prendre le tram qui arrive juste pour un arrêt, puis qu’on doit marcher un bon quart d’heure. Oui, on n’a pas de temps à perdre (il s’avère que l’on prend le même bus vers Vancouver).
On monte dans le tram. Il démarre.
Merde, je me suis gourré, c’est le tram qui quitte la ville pour aller en périphérie, de l’autre côté du fleuve. Oups.
Ce serait bête de rater le dernier car de la journée. Il n’est pas content, le Québécois.
On descend au premier arrêt, histoire de prendre un tram en sens inverse. Il y en a un qui arrive justement. Vite, que je lui dis en courant.
Moi j’attrappe le tram. Lui pas. Oups.
Le suivant doit bien être vingt minutes plus tard. Il ne doit vraiment, vraiment pas être content 🙂 Le voilà largué bien loin de la gare Greyhound… Et c’est entièrement ma faute.
Là, j’ai attrappé le car, j’attends le départ. Lui, il n’arrive pas. Je lui en ai fait une bien bonne, à mon nouveau pote québécois, non ? J’aimerais vraiment qu’il arrive à temps. Sinon, il est condamné à passer la nuit à la rue. D’un autre côté, euh… S’il arrive à temps… il risque de ne pas être très gentil avec moi, tabarnak de tabarnak.
Là, on a démarré.
Désolé, man !
Antoine isabelle | septembre 12, 2008 @ 15:47
coucou jb vraiment pas mal tes petites histoires, pauvre Québécois… c’est vrai que ce n’était peu être pas une bonne idée de demander son chemin a un petit Belge…..Wallon en prime :-) Gros bisous à toi à bientôt
Maxime | septembre 17, 2008 @ 17:52
C’est très drôle. Maintenant il faut que tu expliques comment tu as pu entrer dans l’autobus et ne pas dire au chauffeur d’attendre parce qu’il y avait quelqu’un à quelques mètres derrière…
Mais ça demeure très très drôle.
jean-baptiste | septembre 17, 2008 @ 18:34
:-P mais il en avait peut-être pour une demi heure ! et encore, car il ne connaissait pas du tout la ville !
Après les aventures d’Andréanne et d’Alexis aux douanes anglaises, et après toutes les formalités que l’on a dû faire pour obtenir le visa de journaliste pour les Etats-Unis, je me disais que le passage chez Oncle Sam n’allait pas être simple. Eh bien si, pourtant. Bon, tous les passagers du car ont quand-même droit à leur petit interrogatoire avec tous leurs bagages. Et je fais quand-même attendre tout le bus parce que mon cas prend plus de temps, mais le douanier est très agréable. Il prend mes empreintes digitales, il me rajoute des beaux cachets dans mon passeport, il y agrafe même un petit trophée de journaliste, il me dit fièrement que je suis son tout premier client avec un i-visa (?). Il a l’air très intéressé par Müvmédia, il me demande si mes documentaires vont passer sur CBS aussi, parce qu’il aimerait bien les voir, et que de toutes façons on ne sait jamais, et bon voyage, et bonne chance avec mes projets !
J’ai même pas eu les problèmes annoncés pour mon matériel vidéo. Je pose mes sacs sur le tapis roulant de la machine à rayons X, à la sortie de laquelle la préposée me demande pourquoi j’attends. Apparemment, elle ne voyait même pas sur son écran que mon ordinateur était encore dans la machine…
Ben et alors, les Américains ? Qu’est-ce qui vous arrive ?
Ca, c’est la chauffeuse du bus qui félicite sa quinzaine de passagers après la douane américaine. Je l’adore. Une dame forte, la cinquantaine, un large menton, de longs cheveux blonds en tresse. Chaque fois qu’elle prend le micro pour faire une annonce, je suis mort de rire. Par contre, les autres ne sourcillent même pas, on dirait qu’ils la trouvent idiote. Moi, elle me fait penser à Calamity Jane, comme dessinée dans Lucky Luke: rude et joviale.
Je l’observe dans le rétroviseur. Quand elle conduit, elle a l’air triste. Je me m’amuse à imaginer sa vie, alors que la nuit tombe. A-t-elle un mari, des enfants ? Qu’est-ce qui peut amener une femme à opter pour un job comme celui de chauffeur Greyhound ? Rouler de nuit, charger et décharger de lourds paquets (Greyhound est aussi un service de transport de colis, la soute est totalement rentabilisée, quand on n’ajoute pas une remorque supplémentaire). Ce qui me plairait, moi, dans ce métier, c’est justemment les annonces au micro. Et puis bien connaître les itiniéraires à force de les faire, et finir par connaître les tenanciers de chaque station service, etc.
Cette femme m’apparait comme un roc inébranlable. Qu’est-ce qui pourrait lui faire perdre ses moyens, le déstabiliser, la révéler ?
– Goddam, my keys! Shit! Shit! I forgot my keys in Bellingham!
Elle refait le tour de ses poches en rugissant. Elle tape du poing sur le volant.
Elle passe alors une série de coups de fil avec son portable. La centrale Greyhound, l’endroit où elle pense les avoir oubliées, et… son fils, pour qu’il vienne la chercher au terminus. Bref, elle gère très bien la situation. Fidèle à l’image que je me faisais d’elle.
Mais elle est énervée. Elle se trompe même de route, ce qu’elle rattrape au prix d’un impressionnant demi-tour subit, sur la route à quatre bandes.
– Sorry, guys, crie-t-elle.
Je me dis que, finalement, ce genre de chose n’arrive pas si souvent, de perdre ses clés.
On est quand-même bien conçus, les êtres humains, pour ne pas oublier tout, partout, constamment. Ca reste exceptionnel. Je suis par exemple depuis plus de trois semaines en voyage, hors du train-train quotidien, et toute la logistique fonctionne comme une mécanique bien huilée.
Premier aperçu des Etats-Unis à Seattle. La gare des bus est assez sinistre. Vieux système, mal entretenue. On se croirait dans un pays d’Europe de l’Est il y a quinze ans. Je suis surpris de constater que toutes les indications sont en anglais et en espagnol. Je pense à la Belgique, où le bilinguisme semble tellement douloureux en-dehors de Bruxelles, alors que le pays compte deux et même trois langues officielles. La salle d’attente est très animée malgré l’heure tardive, et la file pour mon bus en correspondance va jusque dans la rue. Mais tout le monde y trouve place quand il arrive enfin. Il y a tous les âges, toutes les classes (en tous cas à en juger par les vêtements, qui vont du carrément pouilleux au tiré à quatre épingles), toutes les couleurs de peau. Une fois installé dans le bus, tout ce melting pot est étrangement silencieux, les gens sont distants les uns avec les autres, comme pour se préserver un espace vital virtuel malgré la proximité physique.
Le matin, par contre, après une halte petit déj dans un snack au bord de la route, les gens commencent à discuter. Comme si la nuit passée ensemble à bord du même navire nous avait rapprochés. Nous sommes entrés au Montana, et les paysages sont magnifiques. De grandes vallées de cônifères, on croise régulièrement la voie ferrée qui serpentent entre les collines, et sur laquelle circulent à vitesse réduite des trains de marchandises interminables, sortis d’un autre âge. C’est vraiment très beau. Je me sens bien. Moi, seul loin de chez moi, rien d’autre à penser autre que découvrir, juste vérifier que mon sac à dos suit bien dans la soute à bagages, et que j’ai ma caméra et mon ordinateur avec moi dans le bus.
Tiens, au fait, où est mon ordinateur ? Petite sueur froide. Je vérifie à mes pieds. Dans le porte bagage. Encore à mes pieds. Encore dans le porte bagage. Je réfléchis très vite. Je me dis que c’est toujours comme ça, on se fait des frayeurs pour rien et puis on retrouve toujours ce qu’on cherche juste à côté. Eh bien là, non. Y a un post it virtuel attaché dans mon cerveau qui passe subitement devant mes yeux: « ne pas oublier l’ordinateur sur la chaise d’à côté »… Et merde. Je l’ai oublié dans le snack. Merde, merde. Je respire un grand coup. La fille assise derrière moi voit mon énervement et me demande si j’ai oublié quelque chose. Et de fil en aiguille, tout le bus est au courant et me suggère des solutions. On me prête un téléphone, quelqu’un me donne le numéro des rensigenements, quelqu’un d’autre se souvient du nom de la ville, un autre du nom du restaurant, et ainsi de suite. J’apprends avec soulagement que mon ordinateur est retrouvé et en de bonnes mains.
Arrivé à Missoula, la ville suivante, je m’arrange pour que le responsable du restaurant, qui l’a reçu d’un serveur, le confie à la pompe à essence toute proche, dont le tenancier devra le donner au chauffeur du bus du soir, qui devra le rapporter à Missoula, où je l’attendrai avec impatience, et surtout en croisant les doigts, parce que ça fait beaucoup d’intermédiaires ! Après une journée assez stressante à poireauter dans la ville (très belle, au demeurant), j’ai envie d’embrasser le chauffeur du bus du soir quand il fait apparaître mon ordinateur hors de son sac.
Arrivée du bus qui devrait avoir le laptop (son)
marianne | septembre 15, 2008 @ 7:43
Episode palpitant et donc bien écrit !!! on a soi-même aussi des sueurs froides en le lisant!!!
Gene | septembre 15, 2008 @ 15:15
Djeebee,
SUPER GAI mais alors là SUPER GAI de lire ton blog!
CONTINUE !!! (par rapport à tes doutes sur le fait de ‘blogger’ dans un premier recit..)
on a un peu l’impression d’être avec toi, juste assez pour t’envier, mais en même temps se rendre compte qu’on est cool de savoir où on va loger ce soir, ce qu’on va bouffer, et qu’on ne sera pas seul. Quoique ne pas savoir de temps en temps.. .. ..
J’espere que tu vas bien - et ca en a l’air.
Mets t’en plein les yeux!
On t’attends avec impatience a Bruxelles (pas seulement pour les anecdotes epicees)
I’d like to write a message in English for once. I realize I refer to this website to the people I meet, but most of them can’t read any French! So you may want to know everything’s going fine for me, I’m meeting many kinds of interesting people, I’m seeing wonderful landscapes, I’m having great times.
Such a travel could not be a nice experience without the people met on the road. They are actually the main characters of the adventure.
Muvmedia promotes a very nice social way of travelling. The duty of making documentaries keeps me meeting people, much more than during an ordinary travel, or when being in Brussels. And I have to say all those meetings open my mind. I didn’t know it was possible to open the eyes as wide…
Actually I didn’t expect to find so much generosity on my way, everyone offering something different. A nice talk, a couch, a meal, an idea of destination, an advice for meeting someone, a personnal story, an emotion. Thank you all for all that. Take care and please let me know about you.
Il y a des rencontres, même furtives, qui vous changent. Qui modifient un peu votre façon de voir le monde. J’ai passé trois jours au Montana, qui ont peut-être été les plus riches que j’ai jamais eus.
J’avoue m’être très peu préparé au voyage Muvmédia, pour ne pas dire pas du tout. C’était « ok, tu es pris » juste un mois avant le départ, juste le temps de tout organiser pour se libérer trois mois. Un autre mois s’est écoulé depuis le départ, et comme ça me paraît déjà loin, tout ça.
Bref, je ne connais rien de l’Amérique. Il n’y a dans ma tête que quelques lieux communs. Des noms d’états, des noms de villes, quelques paysages. C’est ainsi que de l’Alberta, j’ai décidé d’aller au Montana, simplement parce que dans ma tête, ce nom est associé à de beaux paysages. Peut-être que je me trompe. Je consulte les profils Couchsurfing, pour trouver quelqu’un là-bas. Il y en a un qui se distingue des autres: un monsieur à barbe blanche dans un tout petit village, Saint Ignatius. C’est un risque à prendre, je le prends.
Le bus me dépose à l’entrée du village. C’est dans une plaine, toute entourée de montagnes impressionnantes, recouvertes d’herbe complètement jaunie par l’été. C’est magnifique. Il est encore tôt. Les premières personnes que je rencontre, ce sont deux Indiens, qui trainent sur le parking du supermarché. Ils m’interpellent pour me demander d’où je viens. Ils trouvent que mon accent français sonne « like a parfumer ». Mon Dieu. On dirait un cliché comme dans Lucky Luke, de nouveau. (Mais pour une fois qu’on ne m’attribue pas le gros accent ardennais, je ne vais pas me plaindre.) En fait, plus j’y pense et plus j’ai l’impression d’être en plein dedans. Les paysages, les maisons… les Indiens… Et aussi, les BD de Derib me reviennent à l’esprit: Yakari et “Celui qui est né deux fois”. Ce sont exactement les mêmes paysages. Et… c’est con, mais les Indiens ont exactement les mêmes têtes. Cet univers de bande dessinée m’a vraiment marqué pendant mon enfance et mon adolescence. Et là, je me retrouve plongé dedans, sans l’avoir voulu.
Et Buddy Longway (le héros de l’autre série de Derib)… C’est mon hôte ! Il a vieilli, mais il n’a pas changé. Il m’apprend, que, précisément, on est en plein dans une réserve, la réserve Salish, ou Flat Heads ! Celle-ci comprend quelques milliers d’habitants, dont la majorité sont pourtant des Blancs. J’apprends qu’une réserve est en fait un territoire un peu à part dont le pouvoir est partiellement aux mains des « Natives ». Propre police, propre système d’enseignement, etc. Il s’agit d’une réserve particulièrement bien organisée, les Flat Heads ont réussi à instaurer un système à la fois moderne et respectueux des traditions.
C’est d’ailleurs pour ça que, fidèle à ses valeurs d’ouverture, de spiritualité et de pacifisme, Buddy (qui a changé son nom en Dale, pour passer plus inaperçu) est venu s’installer ici avec sa femme Jeanie, après avoir vécu plusieurs années en Amérique du Sud (c’est donc là qu’ils étaient passés – ceci est un scoop).
Ils ont maintenant beaucoup d’enfants et depetits enfants. Quand j’arrive, Dale revient juste de la montagne, où il est allé camper avec sa petite fille de cinq ans, Fiona. (Whaa quel beau film j’ai raté: un vieux grand père à barbe blanche qui raconte des histoires à sa petite-fille toute mignonne autour d’un feu de camp, au pied d’une cascade en montagne !)
Quand je lui dis que le thème imposé pour la semaine est « dualité », il me dit que ça va être difficile, parce que lui, il believes in oneness. (- In what?) Je finis par comprendre et je me dis que c’est pas gagné avec un illuminé comme lui. Et pourtant ! Dale ! Il ne me faut pas longtemps pour réaliser qu’il s’agit d’une des personnes les plus extraordinaires que j’ai jamais rencontrées.
Du haut de ses soixante-huit ans, Dale est un fan d’autostop. Il revient d’ailleurs du Mexique. Aller/retour depuis le Montana, en dix jours. Il a tout à fait les moyens de voyager autrement, mais il trouve que le stop est une formidable opportunité de rencontrer des gens qu’il ne rencontrerait pas autrement. Il en fait donc son sport.
J’aime le stop pour les mêmes raisons. Et c’est la première fois que je recontre quelqu’un qui a le même point de vue. Il se fait que ce quelqu’un est un vieux monsieur à barbe blanche du fin fond du Montana.
Dale et sa femme ont choisi la religion baha’i. Une religion qui considère que le Dieu que l’on prie dans toutes les religions est en fait le même. Que toutes les religions délivrent en fait un message de paix et d’amour du prochain. Je n’en avais jamais entendu parler avant. Et cette doctrine me paraît pourtant subitement tellement évidente…
La réserve des Flatheads semble inspirer bien des gens sur un plan spirituel. C’est tout d’abord ici que Peter Desmedt, un moine belge, a fondé Saint Ignatius mission, il y a 150 ans. C’était une demande des Flatheads eux-mêmes, qui avaient eu la vision que ces Blancs en robe noire détenaient une médecine qu’ils n’avaient pas, et qu’un fructueux échange spirituel pourrait s’opérer avec eux. Tu parles d’un échange… Les Blancs recevaient des primes pour chaque enfant indien capturé et envoyé au pensionnat catholique, où on les torturait s’ils osaient parler Salish, leur langue.
Il y a aussi une communauté amish qui y a établi ses quartiers. Dale m’y a emmené faire un tour.
On trouve aussi une communauté bouddhiste, qui organisait justement un Peace Festival ce week-end. Belle ambiance: artisanat et musique bouddhiste, flathead et « blanche », le temps d’un après-midi, sur une grande prairie autour d’une immense effigie de Bouddha.
Et puis, bien sûr, les Flatheads sont les premiers à avoir trouvé la région spirituellement inspirante. C’est vrai que cette grande plaine toute plate, toute entourée d’impressionnantes montagnes, a un côté mystique.
Dale connaît des tas de gens particulièrement intéressants. Il se fait un plaisir de me les présenter, de les inviter, d’aller chez eux.
Franck est un « native ». Il est scientifique, artiste et prof d’unif. On l’écouterait des heures raconter comment partout et à tout moment les cinq sens peuvent être en éveil, pour créer, ou simplement garder l’esprit ouvert et réceptif. L’odeur de chien mouillé de Dale, le bruit du plancher qui grince, des enfants qui s’amusent, les couleurs de la pièce… Il fait régulièrement des retraites en montagne avec sa femme, dans son authentique tipi.
Franck travaille au Salish Kootenai College (college = enseignement supérieur aux Etats-Unis). Toute une université organisée par les tribus locales, parfaitement moderne et visionnaire, tout en étant pleinement imprégnée de l’esprit de la culture amérindienne. C’est beau à voir.
L’art y occupe une place importante, et il y allie aussi la tradition avec l’expérimentation contemporaine. Les bâtiments sont à la pointe au niveau du développement durable, leurs lignes rappellent celle des tipis.
Wi-fi gratuit sur tout le campus. Chaine de télé et studios, tout en HD. Etc. Franck nous fait une visite guidée privée, à moi et Dale. (Le site web du Salish Kootenai College: www.skc.edu)
Donna tient un salon de thé où elle expose des artistes, organise des repas, ou encore des concerts. Cette femme rayonne de bonté. Je crois que je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi agréable compagnie. Si un jour je reviens ici, je ferais un film sur elle et sur son établissement.
Nous y rencontrons Phil et Betty, des habitués du lieu. Phil est un prof retraité de l’Université de Missoula, il y enseignait le français. Il est tout content d’avoir l’occasion de parler en français avec moi.
Pat, septante-neuf ans, est un des derniers Flat Heads qui parle couramment la langue traditionnelle. Il est même le seul qui sait encore utiliser les mots complets, contrairement aux autres qui utilisent des formes abrégées. Avec une équipe de jeunes instituteurs, il a fondé une école primaire où l’on apprend cette langue, et les fondements de la culture salish qui disparaît inexorablement. Selon lui, c’est seulement en sachant qui ils sont vraiment et enassumant cette identité, que ces enfants ne tomberont pas dans l’alcool ou la drogue, comme c’est le cas pour tellement, tellement d’Indiens de par l’Amérique du Nord.
C’est mon film de cette semaine. J’en aurais eu d’autres à faire aussi, beaucoup d’autres !
Les Indiens d’Amérique ont de gros problèmes d’intégration, partout aux Etats-Unis. L’alcoolisme fait des ravages. Le taux d’emploi est catastrophique. A la base de ces problèmes sociaux: une crise identitaire. C’est en tous cas le point de vue de Pat Pierre, un vieil Indien qui consacre le restant de sa vie à enseigner la langue des ancêtres aux enfants. Pour lui, les racines et la culture indiennes peuvent être le meilleur atout pour s’en sortir dans la vie.
Thème imposé : Dualité Lieu : Arlee, Montana, Etats-Unis Mon état moral : 9/10 Hébergement : Chez Dale et Jeanie, des parents et grands-parents fantastiques. Inspiration :Dale, qui m’héberge, m’a piloté à gauche et à droite dans la région pour me la faire découvrir. Je me suis arrêté sur cette école, mais il y avait dans la réserve Salish tant d’autres sujets et personnages intéressants !
RESULTATS DU JURY Emmanuel Gras: 14/20
Beau sujet, personnage intéressant qu’on laisse parler.
Le film est prenant car on s’attache à la parole, mais il manque tout de même de créativité dans sa forme.
Tatiana De Perlinghi: 16/20 Personnage très touchant et on sent la densité du sujet possible au delà des 3′. Très beau début et très belle fin, dignes d’une fiction. Le film est bien encadré par le sujet même et pas par des effets (ce qui est souvent une faiblesse des muvmediens, logique en 3′).
Pascale Buissières: 14,5/20
Beau portrait. La caméra est sensible. Le propos est intéressant sauf que l’on ne sait pas ni où l’on est ni de quelle culture est issu cet autochtone. Manque d’informations donc. La réalisation est un peu convenue.
Note finale: 40/60
Brigitte Membrive - 17 oct. 2008
très belle illustration de la dualité, un portrait très attachant et dont le film retrace bien son but! Vive le futur indien!
Arnaud Wéry - 17 oct. 2008
vraiment captivant comme reportage, chapeau bas, m'sieur JB!
Sébastien Wielemans - 16 oct. 2008
Bien joué sur ce coup-là JB! Si seulement on avait eu des enseignants pareils! Super rencontre, très touchante. On s'accroche on s'accroche !
Nipalit - 15 oct. 2008
Super film, merci. J'aime quand tu nous fais decouvrir des personnages, tu fais bien ca.
Serge - 14 oct. 2008
C'est le même problème au Canada, tant chez les autochtones que chez les francophones. Excellent film.
anneso_v - 14 oct. 2008
Simple, efficace, ce documentaire, avec peu d'éléments, dit tout de la problématique avec un personnage attachant. Bravo!
Vince - 14 oct. 2008
Excellent sujet pour traiter de la dualité. Peut-être aurait-il été intéressant de l'illustrer en montrant les différences dans et hors de la réserve. Bon travail.
Anne-Marie M. - 13 oct. 2008
Pour moi, c'est un film quasi parfait. Bravo, Jean-Baptiste!
jean denys - tytgat 13 oct. 2008
bon sujet pour les indiens je prefere de loin ton film a celui d un autre des participants