Traversée du Canada en car

Trois nuits et deux jours de car non stop, eh bien, c’est faisable ! Je suis toujours vivant, même pas crevé, et les mouches ne tombent même pas en m’approchant. Il faut dire qu’on a fait le voyage à trois, que sur certains tronçons, il n’y avait pas trop de monde, qu’on avait acheté des DVD, qu’on a bien discuté, et même bien dormi. Les paysages de l’Ontario étaient magnifiques (mais la batterie de mon appareil photo était plate, arg!) Des collines boisées de petits conifères à perte de vue, et des lacs, des lacs, … Des petits, des grands, et des immenses (comparez sur une carte la taille du Lac Supérieur avec la taille de notre Mer du Nord belge, et vous vous trouverez gonflé d’appeler ça une mer !).

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Des DVD pour passer le temps. A l’attention du président du Jury Muvmédia: cher Laurent, vous aurez remarqué qu’Anne, Seb et moi vous aimons beaucoup. Nous espérons que vous saurez nous en être redevable en temps voulu. Avec notre considération distinguée.

Après, un paysage plus plat que celui chanté par Brel, à n’en plus finir de prairies. Sur des milliers (des milliers!) de kilomètres. Sous un soleil écrasant (vive l’air conditionné, même s’il est réglé sur 15°C).

Le tout ponctué de bleds paumés pour arrêts d’une demi-heure, avec fast food typique à nourriture peu équilibrée.

Heureusement, le tout en agréable compagnie. Ainsi que de chouettes gens rencontrés dans le bus: Julien, un Français qui consacre six mois pour un grand voyage à travers toute l’Amérique;  une québécoise et son ami, qui s’en vont rejoindre de la famille à Vancouver, sur qui nous tombons par hasard dans un resto japonais (nous avons eu le temps et la même idée de bouder l’éternel fast food devant lequel le car nous a déposé), et qui nous invitent gentiment à leur table. Ou encore, Shawn, un Canadien avec qui j’ai pas mal refait le monde.

Les Américains vivent pour travailler, les Européens travaillent pour vivre

“Les Américains vivent pour travailler, les Européens travaillent pour vivre”. C’est à cause de ce constat que Shawn a décidé de virer de bord. Il a terminé ses études, avec un super job proposé sur un plateau d’argent. Mais il vient de réaliser qu’il n’a pas envie de tomber dans le moule du carriérisme. Il veut voir du monde, revenir aux sources. Il se porte volontaire pour aider une famille d’agriculteurs. C’est là qu’il va. Et plus tard ? Il verra bien, il ne veut pas y penser. J’aime ça. Il est bien, Shawn. Je me suis dit souvent aussi que j’aimerais consacrer ma vie à une ferme. Ca a tellement plus de sens que de faire… des films, par exemple.

 Marie C. | août 19, 2008 @ 8:15
Tcheu, c’est mieux que facebook, ton journal Jean-Baptiste ! (mais c’est qd même via facebook que je l’ai retrouvé… euh…)
Bon voyage, magazinage au pays des calices, des blondes, des lave-voitures !
Je t’embrasse !
Marie

Marie-Michèle | août 19, 2008 @ 10:20
Déjà acclimaté à l’autobus! Même le coup cassé tu arrives à dormir! 
Encore plein de beaux trajets t’attendent!

Bon voyage!
MM qui voyage un peu grâce à vos récits! Merci!

Calgary

Lundi 18 août. Début officiel de Müvmédia. C’est l’aube. Anne, Sébastien et moi nous séparons dans la gare des bus de Calgary, ils doivent encore prendre une dernière correspondance. Moi, je m’arrête ici. Je traverse le grand hall, seul. D’un coup, ça fait bizarre. C’est pas vraiment le fait d’être seul qui me dérange, mais c’est l’idée que je vais l’être pendant trois mois. Je repense aussi aux autres Müvmédiens qu’on a quittés à Montréal.

Je sors de la gare des bus. Et… une photo s’avère nécessaire.

Calgary

Si ça, c’est pas l’Amérique…

Marie-Michèle | août 20, 2008 @ 9:26
Ça y est!
Je me marre!!!!!
Le topo sur le subway!
Je vois encore ton regard hébété devant la serveuse et ses questions, anodines et sensées pour nous, mais confuses et non fondées pour toi!

Merci de ce témoignage !
MM

Mat le Carreauté | août 20, 2008 @ 13:57
Ah man…
Quel beau blogue!
J’ai l’impression de voyager dans ta petite poche arrière…
Je joins ma voix à celle des autres pour te féliciter sur ton blogue de Subway. J’ai hâte que tu découvres les buffets à volonté des États-Unis. (J’ai entendu des histoires terribles d’amis ayant vu des familles de dodus États-Uniens déjeuner aux desserts à la crème glacée… Un sujet de film!?)

Bref, bonne Amérique, cher Européen!

Mat l’ancien Müvmédien

P.S. Je vais rire le commentaire sur la mongolfière et le pédalo jusqu’à demain, je pense.

Marie C. | août 27, 2008 @ 8:22
rrro… c’est bien raconté, didon ! et c’était bon, ton sous-marin ?
t’as déjà essayé les poutines au Quebec ? (frites avec de la sauce brune… ça vaut un msg blog !)
t’écris bien, petit poney de bain ;°) - j’ai l’impression de lire un des carnets de joann sfar qui écrit tout simplement, modestement des trucs sur sa vie chouette !
bises
marie

Faut des sous, pour étudier en Amérique du Nord

En première année en supérieur, j’avais un cours d’introduction à la macro-économie. J’y ai appris que l’on bénéficiait en Europe de l’”Etat providence”. C’est-à-dire que les gens paient des impôts, en échange de quoi ils bénéficient d’une couverture sociale. Un système qui se situe entre une économie de marché pure, et le communisme. J’avais réussi mon examen.

Mais j’ai seulement compris aujourd’hui ce que cela signifie vraiment.

Brayden est la première personne chez qui je vais dormir en tant que « couch surfer », le système qui permet de trouver à se loger chez l’habitant, via le site www.couchsurfing.com.

Il est étudiant. Il vit avec trois autres étudiants dans une petite maison non loin du centre de Calgary. Que font ces quatre étudiants pendant l’été ? Ils bossent dur. Très dur. Parce que les études, en Amérique du Nord, c’est pas pour rien. Et si on n’a pas de riches parents derrière, il faut vraiment être très motivé pour étudier. Et motivés, ils le sont, mes hôtes. Ici, 10.000 dollars, c’est un petit minerval (mot belge, c’est le montant annuel à payer à l’université pour y étudier). En Belgique, c’est 500 euros…

Et tout ça sans compter le prix vraiment excessif des logements à Calgary. Eh bien, partager deux jours la vie d’étudiants qui passent leur été en se demandant s’ils auront les ressources suffisantes pour continuer en septembre, ça fait me fait subitement mieux capter mon cours d’introduction à la macro-économie.

Brayden, qui m’héberge pour mes deux premières nuits à Calgary

Brayden m’a gentiment mis sur la piste d’un sujet de film sur Calgary. Le thème étant « c’est à l’aube que tout commence », il m’a parlé des centaines de sans-abris qui rentrent dans la ville tous les matins.

Pierre, ton ancien prof - septembre 2, 2008 @ 16:37
L'école de la vie... ? 

Chris: autre couch host sympathique. Calgary early morning: même chose

Chris

Me voilà donc levé à quatre heures du mat pour observer le réveil de la ville. Presque tous les jours dela semaine. Et ce après trois nuits dans le bus. Le lit et la chambre d’amis de Chris, mon nouveau couch host, sont super confortables, mais j’ai l’impression que les nuits n’y durent que dix minutes !

François Ducasse | août 31, 2008 @ 20:01

Salut Jean-Baptiste,

Je suis celui qui était avec Lucie la curieuse quand nous avons mangé des sushis à Régina. Je suis bien heureux de savoir que l’émission ne sera sur les ondes qu’à partir du 21 septembre comme ça je n’aurai rien manqué de vos reportages.

Nous avons poursuivi notre route à Vancouver, Victoria et ensuite un trajet très long en autobus jusqu’à Chicago où nous avons passé deux jours. Maintenant nous sommes revenus dans la jungle de la maison.

Si tu repasses par Montréal laisse nous savoir.

Bonne route.

François et Lucie

 

Moral en dents de scie

Je suis de moins en moins content de mon projet de petit film. J’ai opté pour un regard « systémique » sur les flux de personnes dans Calgary. Une ville super riche, presque que de bureaux, qui est envahie tous les matins par les travailleurs… et par des centaines de sans-abris. C’est incroyable. Dans certaines artères, il y en a autant que de gens « avec-abris ». Deux communautés qui ne se partagent rien, sauf le même espace.

Bref, de plus en plus, je me dis qu’on va me reprocher de ne pas avoir suivi une personne en particulier. Surtout que c’est le premier truc que le jury va voir de moi.

Et parfois non, je me dis que c’est original. Mais en tous cas, je m’y prends mal et je n’arrive pas à en sortir: je passe tout mon temps à ça, je ne fais rien d’autre que de me lever à l’aube, marcher toute la journée et rentrer crevé.

Je me rends chez mon troisième et dernier hébergeur à Calgary: une famille en banlieue. Je suis à l’avance, et je m’assieds au bord d’un parking de centre commercial. Je réalise je suis à trente kilomètres du centre, toujours en pleine ville, dans un quartier qui porte le nom du centre commercial. En Amérique, c’est pas un clocher, qu’on trouve au milieu d’un quartier, mais un centre commercial. Peut-être que l’expression consacrée, ici, c’est « il faut remettre le centre commercial au milieu du village » ?

Débordant d’énergie

Mais ça me fout le blues. Si c’est ça, l’Amérique, eh bien c’est bon, j’ai compris, pas besoin d’y rester trois mois. Comment je vais faire pour trouver des sujets de films dans cette jungle uniformisée ?

Mais il m’en faut peu, pour le moment, pour passer d’un état démotivé à un état super positif.

Genre tomber sur une famille couch surfing qui m’accueille à bras ouverts.

Wendy, Charlie et Fraser sont débordants d’énergie, de sourires, de curiosité à mon égard. Ils m’emmènent au restaurant (les restos, c’est aussi dans les centre commerciaux, mais bon).

Ils m’expliquent tout sur le geo-caching qu’ils pratiquent avec passion. C’est un autre site web communautaire dont le but est de cacher des « trésors » un peu partout dans le monde, et laisser des indices sur le site. On regarde s’il y en a qui sont cachés à Gedinne, mon village en Belgique. Y en a trois ! Et je connais les lieux-dits décrits. Ca fait tout bizarre. Mon père adorera ça.

J’aurais vraiment aimé accepter leur proposition de faire une balade geo-caching avec eux, mais « c’est à l’aube que tout commence » tombe comme une sentence, et ce sera pour une autre fois.

Il faut vraiment que je m’organise mieux pour la suite. Trouver un sujet simple, petit, concret, chouette, le tourner en un jour maximum, le monter DE MANIERE SIMPLE en un autre jour maximum, privilégier les plans séquences de par exemple 3 min 45, et profiter du voyage ensuite, sinon, Müvmédia va devenir une corvée. Il faut que ça reste un plaisir, absolument. Voilà, je l’ai écrit, comme ça, c’est officiel, et je suis bien obligé de m’y tenir. Désolé de vous faire subir cette popote interne, mais merci de l’avoir accréditée par votre lecture 😀

 

Charlie, Wendy et Fraser

Fraser s’en va à l’université de l’autre côté du Canada la semaine prochaine. Sa mère et lui sont allés acheter des webcams pour communiquer par Skype. Ca me fait rire, toutes les mères sont les mêmes par rapport à l’informatique. Je leur dis.
maman | août 27, 2008	@ 8:32
C’est pas clair, mon petit; explique mieux: elles sont comment toutes les mères par rapport à l’informatique? “Je leur dis” ? : tu dis quoi à qui? C’est parce que je n’ai pas encore installé Skype? Ca va venir. Bientôt.
Mais je m’en vais d’abord chercher les 3 trésors cachés à Gedinne.
On en a bien besoin car on s’est saigné aux 4 veines pour vous et puis on apprend, comme ça, en lisant ton blog, que tu voulais plutôt faire fermier, et que ça a plus de sens que de faire des films. Tu aurais pu le dire plus tôt. Enfin, bon.
Baisers et bon travail.

Delphine | août 27, 2008 @ 8:38
Génial le geo-caching!

Serge | août 27, 2008 @ 15:03
Ouf.. faut surtout pas se faire une idée de « l’Amérique du Nord » par rapport à Calgary, sinon on part en déprime!

Alice ta soeur | août 29, 2008 @ 7:40
T’inquiète mon grand! Moi je comprends “comment t’écris”!! Mais Maman a bcp d’humour… :-)

Pierre, ton ancien prof | septembre 2, 2008 @ 16:22
Voici seulement que j’ouvre le volume me renseigné par ma fille Delphine.
J’aime ce terme de “volume” car il me semble que je le palpe de manière incomparable aux touches que je presse avec une certaine difficulté d’écriture car point n’entends le crissement de la plume écharpant le papier.
Skype? Bof! Cordon ombilical. Typiquement maternel …
L’aventure c’est l’aventure et le geo-caching peut encore se vivre en direct … avec la pluie, le soleil, la neige ou la grêle qui cognent le corps et le font vivre de tous ses sens.
Vas-y Jee-Bee. Persiste et signe.

Messe protestante

J’ai accompagné ma famille couch surfing à la messe, ce dimanche. Eh bé. Ca, c’est du dépaysement.

Tout d’abord le lieu. Un complexe de cinémas. Si, si. Au centre commercial. Salle 4. Café et cookies gratuits à l’entrée pour consommer dans la salle (manque plus que le pop corn). Powerpoint géant pour faire karaoké pendant les chants. Vidéos intermèdes. Un vrai show.

D’abord un moment de prière avec un prêtre qui chante en duo avec une pianiste. Toute l’assemblée chante aussi (sauf moi qui ne connait pas les chants). Tout le monde suit, tout le monde a l’air passionné. C’est beau, mais ça m’effraie aussi. Après la partie chants et prières, un autre prêtre arrive pour faire un sermon. Thème de ce dimanche: les Mormons. Toute la doctrine de cette Eglise concurrente est démontée point par point, avec citations de la Bible comme justifications, et power point à l’appui. Puis témoignage d’un couple d’ex-Mormons. Puis, ça se termine brusquement. Sans Notre-Père, ni Hosana, ni communion, ni rien.

Au retour, j’explique avec diplomatie à Charlie et Wendy que je ne suis pas à l’aise avec ces exhaltations de foule. Moi, ça me prend à la gorge comme un film émouvant et j’ai vraiment dû me retenir pour ne pas pleurer comme un con ! Jsé pas pourquoi, moi, une assemblée qui chante à l’unisson, ça me fait cet effet là. Wendy invoque le divin. Je dis que je ne pense pas que ce soit mon cas, que c’est le même effet qu’un film, qu’une manifestation. On est emporté, ému, on perd le contrôle. Et que ça me met mal à l’aise quand c’est dans un cadre religieux. Elle acquiesce, elle est d’accord. Elle dit que la Foi, ça doit se vivre là (elle montre son coeur) et là (elle montre sa tête). J’approuve. Ils sont bien, Wendy et Charlie.

Matthieu Dugal | août 27, 2008 @ 11:05
beau sujet de film!
bon courage! j’ai hâte de voir ton prochain montage
ton dévoué animateur
Matthieu Dugal

Andréanne | août 28, 2008 @ 14:26
Salut Jean-Baptiste!
Je voulais juste te dire que tu n’es pas seul - moi aussi les foules en unisson, que ça soit des chants ou des applaudissements, ça me fait cet effet-là. Je sais pas pourquoi mais ça me donne les larmes aux yeux… On est des êtres sensibles toi et moi ;)

Alice | août 29, 2008 @ 7:36
Salut Jean!
Pareil pour moi aussi, ça m’impressionne fort ce genre d’émotion exacerbée…
J’avais vu aussi une messe protestante à Dublin, et comme toi je m’y étais sentie mal à l’aise!
Continue à donner beaucoup de nouvelles, c’est gai!
Ta soeur!

Pierre, ton ancien prof | septembre 2, 2008 @ 16:52
Cette sensibilité reste une valeur sûre. La laisser nous submerger est toujours bon. Après doit, aujourd’hui, venir la réflexion.

Denys, ton père qui t'admire | septembre 9, 2008 @ 12:53
Bonjour JB, ça va ?
Je ne pouvais pas croire qu’il n’y ait plus de nouvelles ; je pensais que maman ne les trouvait pas … Et bien non, la source semble tarie.
L’année prochaine nous irons chialer comme des veaux et à la messe protestante et à la commémoration de la bataille du maquis à Graide (17 jeunes massacrés par les Allemands en 44) ; je viens d’y aller pour la première fois ; appel aux morts, clairon, drapeaux, harmonie, chant des partisans : tout le bazar ; dur dur.
Allez, à bientôt, tu auras des nouvelles du Gordel par Andréanne.

Une journée à l’auberge

Je me suis incrusté à l’auberge de jeunesse de Calgary pout finir mon montage, Hostelling International étant un partenaire de Müvmédia (c’est très agréable d’être reconnu et aidé à l’improviste, loin de Montréal !). Je suis tellement en retard que finalement, j’y reste loger.

A la fin de la journée, Julie (productrice de Müvmédia) me demande en tchat où j’en suis. Je lui dis que je commence l’envoi. « Heureusement qu’il y a les cartes retard, répond-elle. Essaie de ne pas les utiliser dès le début ». Arg ! Comment faut-il interpréter ça ? Que je viens de perdre la première (on a droit à deux fois douze heures de retard sur les trois mois) ? Ou que je dois faire attention ? Je n’ose pas lui demander, de peur qu’une mauvaise nouvelle me flanque un coup au moral, surtout après les douze heures que je viens de passer devant l’écran. On verra bien. David avait dit qu’ils n’étaient pas à deux heures près, je pense. J’en suis à trois…

Je suis allé à mauvaise école pour le respect des horaires: chez les Flamands, très laxistes à ce niveau-là. J’avais perdu l’habitude des dead lines à respecter pour de vrai.

Pierre, ton ancien prof | septembre 2, 2008 @ 16:46
Deadlines. Et pourtant, nous y avons travaillé.

Julie | septembre 3, 2008 @ 9:28
Ah… cher Jean-Baptiste! Oui, il était 21h30, heure de Montréal lorsqu’on s’est parlés, mais tu commençais à envoyer ton film… or, je l’ai reçu à 2 heures du mat…
Bien essayé quand même…!
Sans rancune
;-)

 

[FILM ETAPE 1] Coexistence

Calgary est une ville de gratte-ciels. Ce sont les bureaux des compagnies pétrolières qui exploitent les sable bitumineux de la région. Une ville éminemment riche et prospère, complètement déserte la nuit. Mais à l’aube, elle se repeuple. D’une part, par les travailleurs, et d’autre part, par des centaines de sans-abris. Deux populations coexistent ainsi à Calgary. Tout les sépare. Mais elles partagent le même espace.

À Calgary, les gratte-ciels poussent comme des champignons. Ce sont principalement les sièges de compagnies pétrolières. La région exploite le sable bitumineux, ce qui entraîne un véritable boom économique. Le centre ville est donc une forêt de bureaux, toute vide la nuit. Le prix du logement a explosé. Conséquence directe: un nombre important de personnes ne peut tout simplement plus se permettre un toit. Calgary compte de nombreux sans-abris, ce qui est paradoxal pour une ville tellement riche. Ce paradoxe est particulièrement palpable au niveau visuel. La ville se veut tellement propre que les sans-abris dorment à l’extérieur du centre, et pour beaucoup, dans des centres d’accueil. Mais le matin, ils réinvestissent la ville. Le centre, tout vide la nuit, se voit ainsi remplir de deux populations distinctes: les travailleurs et les sans-abris.

Thème imposé : C’est à l’aube que tout commence
Lieu : Calgary, Alberta, Canada
Mon état moral : 5/10
Hébergement : Trois couchsurfings différents
Inspiration : C’est incroyable le nombre de sans-abris dans les rues du richissime centre de Calgary. À certains endroits, il y presque autant de sans-abris que de « avec-abris ». Une ville riche avec plein d’emplois vacants et des centaines de sans-abris, complètement dépassés par le système.


RESULTATS DU JURY
Emmanuel Gras: 13/20
J’ai trouvé le film visuellement maîtrisé et réussi. Le réalisateur a su trouver dans la ville ce qui nourrissait son propos. Le titre correspond très bien à ce qui est montré, cette idée de coexistence, en intégrant dans des mêmes cadres des SDF et des gens menant leur vie.
Je trouve donc le film pertinent, mais manque un peu de force. Un joli objet, mais sa forme trop « clipesque » fait que l’on a la sensation de rester à la surface.

Tatiana De Perlinghi: 13/20
Le début est intriguant, le milieu bien rythmé (beau travail de montage) mais on s’épuise avant la fin, car on ne rentre jamais vraiment dans le sujet. On est trop en retrait, on ne sait pas ce que le réalisateur a à en dire. Je n’ai pas senti ni leur présence ni ta présence.

Pascale Buissières: 14/20
Jean-Baptiste nous transporte dans une grande ville à l’aube où coexistent les employés des grandes entreprises pétrolières et les sans-abri qui se réfugient où ils peuvent.
Son film minimaliste qui pose un regard plutôt superficiel sur cette réalité que l’on retrouve de fait dans toutes les grandes villes du monde manque d’audace et de point de vue.
En quoi ce phénomène est-il singulier à Calgary? On n’est pas vraiment situé et le propos reste trop mince. On reste en périphérie.
On sent une certaine maîtrise dans les cadres et le montage, mais les images redisent toujours la même chose.
Je pense que Jean-Baptiste démontre une sensibilité esthétique, il lui faut maintenant plonger dans la foule.

Note finale: 40/60

jf 15 juin 2009
J'ai bien aimé. C'est lent mais ça aide à bien percevoir les différences, tout en ajoutant à la poésie. Beau travail de recherche d'image aussi.

delphine.saintviteux 03 nov. 2008
Impressionnant et poignant de sensibilité (comme tes autres films d'ailleurs...) Mais celui-ci fait vraiment très fort!! Waw!! Bonne continuation dans ton périple.

ghody 09 oct. 2008
flippant ... La musique, après les corneilles du petit matin,les rues fleuries et le parc soigné renforcent encore ce que cette cohabitation a d' incongru et de choquant Il suffirait d'un poil pour que ton film soit génial

mjgmjg7 05 oct. 2008
Les biens nourris, les bien lavés, ceux qui savent où ils vont, et puis tous les autres, ceux qui errent avec leur charriot de supermarché (!). Le "NO COMMENT" et le rythme lancinant donne une force inouïe à cet étrange ballet.
	
Vince 03 oct. 2008
Bon choix de sujet. Mise en situation assez longue ; le rythme de la 2nde partie est nettement plus intéressante. Le "microcosme" que tu as su capter aurait mérité un approfondissement. Plan du caddie sur le journal très bien réalisé. Bonne continuation.
	
Brigitte Membrive 03 oct. 2008
Le film montre la non-existence que les nantis infligent aux sdf, ok mais j'aurais aimé ressentir une implication du cinéaste dans cette tristesse urbaine et non juste un état de fait film.

momo9cam 02 oct. 2008
Un reserrement adéquat aurais ajouté un soupcon de dynamisme manquant à ce très juste et saisissant portrait matinal.   C'est bien parti.

ofa 30 sept. 2008
Horizontalité visuelle ennuyante, film plat
	
mariannehody 29 sept. 2008
Moi qui suis sévère, j'ai bcp aimé: ce faux détachement dans la facture rend l'indifférence encore plus révoltante; c'est subtil. Et tous ces caddies, symbole d'abondance détournés de leur fonction par les sdf. A voir et surtout revoir car plein de sens.

Anne-Marie M. 29 sept. 2008
Bonjour Jean-Baptiste!
J'ai bien aimé tes films jusqu'à maintenant, mais celui-ci me déçoit... :( Tu as tellement une belle façon d'aborder tes films avec humour! Essaie d'exploiter ça un peu plus: c'est un grand atout que tu possèdes...

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