Mode Starac’ avant mode solitaire

On sent que l’aventure va commencer, là ! Ces derniers jours de préparation à Montréal, on se croirait comme des vedettes de télé-réalité: on est célèbres pour n’avoir (encore) rien fait !

Mardi, aller-retour à Québec (à trois heures trente de route) pour apparaître vingt secondes sur un podium entre deux groupes, devant une foule en délire, en guise de promo. Ca le fait, je trouve. Ou plutôt: ça fait sont job, comme on dit ici.

Mercredi, conférence de presse, journalistes qui nous mitraillent, on s’y croit. Et on fait déjà les difficiles quand ça s’éternise.  😛 La salle est décorée avec des photos de nous en pied plus grandes que nature. Egalement mercredi, lancement du site internet. Là, vraiment, on attrape la grosse tête.

Et si je vous dis que ce jeudi, on le passe dans un studio télé (j’écris en attendant mon tour), vous comprendrez que nous sommes vraiment devenus des stars du show biz.

Tout ça sans mérite, c’est très bizarre. J’imagine que c’est une chance, mais je ne réalise pas vraiment. Si on m’avait dit que j’allais passer une journée dans un studio pour une émission dans laquelle je participe, j’aurais trouvé ça extraordinaire, et là, je me surprends à râler parce que c’est long et qu’il fait trop chaud !

Je ne réalise pas non plus que demain, déjà demain, j’embarque dans le Greyhound pour soixante heures de bus jusqu’à Calgary, ma première destination, tout dans l’ouest du Canada. Soixante !

Ca contrastera avec tout ce qui se passe ici, de se retrouver tout seul au Far West à devoir se débrouiller pour manger, dormir, faire des films, trouver des connexions internet…

C’est quoi, comme viande, ton sous-marin ?

Un sandwich à la carte, mais alors, vraiment, à la carte, ça se trouve au Subway. Derrière le comptoir, une série de serveuses vous posent chacune une question. On défile de droite à gauche, de serveuse en serveuse. Le sandwich fait le même trajet, de l’autre côté du comptoir.

Je repère un sandwich végétarien sur le grand menu derrière les serveuses. Ca ne peut pas me faire de mal, je demande ça.

J’aurais jamais cru qu’un sandwich végétarien puisse être autant customizable. 

– Un sandwich végétarien, s’il vous plait.

– Quel pain ? 

– Ben…

– Italien, blanc, gris, miel, noix ?

– Blanc.

– Douze pouces ou six pouces ? 

– Pardon ??

– Douze pouces ou six pouces, le pain ?

– Ah ! Euuuuh. Excusez-moi, je suis européen, dis-je avec un petit air gêné.

Elle me sort les deux modèles du four, je choisis le petit. (Pour info, cela fait plus ou moins un tiers de baguette.)

La serveuse suivante: – Grillé ?

– Pardon ?

– Grillé, le pain ?

– Ah oui, ok.

– Quel fromage ?

– Ben… j’ai demandé un végétarien… Je, euh…

– Chedar ou suisse ? 

– Euh, ben, suisse, alors.

(Il semble que le fromage ne soit pas facultatif… De toute façon, pour ce qu’il a de saveur, ça ne change pas grand chose.)

La suivante: – Quels légumes ?

Je dis deux trois légumes qui me viennent à l’esprit. Elle a l’air étonnée que je n’en dise pas plus. En effet, y a presque rien sur mon sandwich… :-S Ce n’est que plus tard (trop tard) que je remarque qu’il y a une liste avec les légumes disponibles.

– Quelle sauce ? 

– Euh.

– Mayonnaise, ketchup, moutarde, (etc.).

– Mayonnaise.

– Sel, poivre ? 

– Pardon ? 

Elle soulève le sel et le poivre, pour me montrer (je dois vraiment passer pour un con).

– Ah non, merci.

– A emporter ou manger sur place ?

– A emporter ! 

(Et qu’on me foute la paix avec toutes ces questions.)

La suivante (c’est la dernière, mais pas la moindre). La caissière.

– C’est quelle viande, ton sous-marin ?

– Hein ?!

– C’est quelle viande ton sous-marin, reprend-elle en articulant bien. 

Là, ce n’est pourtant ni un problème d’articulation, ni d’accent…

– Ben… j’ai pris un sandwich végétarien…

Au Subway, un sandwich, on appelle ça un sous-marin. Pourquoi pas une montgolfière ou un pédalo ? Je ne sais pas. Je sors de là encore éberlué par la dernière question, avec mon énorme pain, décoré d’une demi-rondelle de tomate et d’une feuille de salade pour toute garniture. Au moins j’ai de la chance d’avoir d’abord expérimenté le Subway au Québec, en français ! :-S  Etats-Unis, here I come !

Isabelle Marjorie Tremblay | août 19, 2008	@ 22:43
C’est crampant cette histoire de Subway… J’ai tellement rigolé…  Merci… Continue, ça commence bien… Isa 

Marin | août 20, 2008	@ 14:41
Ah la la,
on te reconnais bien là!
Bonne chance pour la suite ;-)

cyprien de belgique | août 27, 2008	@ 8:57
Salut euh ton histoire de sous-marin est terrible. J’aurais bien voulu être avec toi. j’étais mdr en le lisant. t’en feras jamais que des pareils toi hein comme en suède avec les suédoises lol. allé donne moi de tes nouvelles par mails ca me ferait plaisir. bisous et à bientôt.
P.S fait attention a toi

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