Uruapan

Uruapan est une ville à six heures de bus à l’Ouest de Mexico, dans l’Etat du Michoacán. C’est ici que je compte passer mon étape 8.

J’ai choisi Uruapan sans trop réfléchir, en fait, c’est aussi la première (et la seule) destination dont j’étais sûr avant de partir. J’avais vu une belle photo dans un guide, d’une église à moitié ensevelie sous la lave d’un volcan. J’avais regardé s’il y avait des couchsurfers à proximité (ma première recherche couchsurfing), et je suis tombé sur Chucho. Je l’avais déjà contacté depuis Bruxelles, et j’avais immédiatement reçu une réponse positive. Chucho, responsable d’une école de langues…

A ce moment là, je me suis dit qu’à vingt-six ans, son âge, ce ne devait pas être grand chose, comme école. Qu’il appelait peut-être “école de langue” le cours d’anglais qu’il donnait à deux-trois gosses le samedi après-midi. Eh bien, pas du tout. Chucho est bel et bien le fondateur et directeur d’un établissement comptant dix-sept profs et dix fois plus d’élèves (pendant que moi, à vingt-huit ans, je joue au vagabond au fin fond de l’Amérique :-S ).

Eminemment sympathique, ce Chucho. Il me fait penser à Rico dans Six Feet Under.  Sanguin, généreux, impliqué. 

Dès qu’il a un moment de libre, il apprend le saxophone. Il s’est mis au défi d’être capable de jouer un morceau de jazz qu’il aime beaucoup pour l’anniversaire de la fille sur qui il a des vues, samedi prochain. Il va lui faire une sérénade. N’est-ce pas mexicain en plein, ça ?! 🙂

L’école de langues de Chucho (c’est lui, derrière le bureau)


Je passe beaucoup de temps dans la petite école. Je fais connaissance avec les profs, avec des élèves. Je participe à plusieurs cours de français et d’anglais en tant qu’invité. Je veille à parler correctement, à articuler, à ne pas aller trop vite ; mais souvent, les élèves ne comprennent qu’après que le prof ait répété mes phrases avec son accent espagnol ! 

Après son cours de français pour adultes, Jorge, le prof, propose qu’on aille tous boire un verre, et tout le monde suit. Autour d’une bière, les discussions en français se désinhibent, et les élèves n’arrêtent plus de me poser des questions. C’est marrant.

Je passe aussi deux cours avec la classe de Maria-Luisa, les débutants en français. Dès qu’elle a le dos tourné, on fait un peu avancer la conversation en parlant en anglais… 🙂