Tecopa Hot Springs Resort

Tecopa Hot Springs Resort… Voilà qui mérite un peu de pub. A première vue, ça ne paie pas de mine. Je ne m’y serais pas arrêté si mes amis belges ne m’avaient pas renseigné l’endroit. Mais quelle richesse humaine j’y ai trouvé ! D’abord, Amy, qui est à la tête du projet.

Amy a décidé de quitter Los Angeles pour acheter la petite propriété et y faire un camping (Il y en a plusieurs à Tecopa, principalement occupés par des caravanes et camping cars).

Au début, je ne comprends vraiment pas ce qui peut pousser des gens à vivre là. Ce hameau est juste composé de baraquements, au milieu d’une étendue de rocaille sur des dizaines de kilomètres à la ronde, et sous un soleil particulièrement insupportable.

Mais apparemment, les sources d’eau chaude constituent un premier attrait. Puis, il faut bien dire que passée l’impression désagréable que l’on cuit sur place, l’immensité du paysage est fascinante, apaisante. Les couleurs sont superbes: ocre à terre, bleu dans le ciel. Et au coucher et au lever du soleil, l’atmosphère lumineuse est sublime, c’est comme si on saturait toutes les couleurs sur un téléviseur. Chaque couleur a de la consistance, est dense, riche.

Et puis, la chaleur, finalement, ça donne une autre… couleur à la vie de tous les jours. On ne peut pas fonctionner aussi speed qu’ailleurs, on est obligé de prendre le temps, et on peut savourer ce qu’on fait. Prendre un verre. Marcher d’un baraquement à l’autre. Prendre un bain d’eau chaude. Observer les paysages. Manger (j’en reparlerai !). Regarder le chien d’Amy qui attrape les mouches. Regarder la voiture qui passe sur la route. Respirer, même.

Ce cadre inspire donc quelques personnes en quête de calme et de sagesse à venir s’installer au milieu de nulle part. Amy a fait appel à son ami Daniel pour proposer aux résidents des activités de bien-être et spirituelles: des massages, un labyrinthe oriental, … Daniel, un homme malicieux aux longs cheveux blancs soigneusement peignés et portant des chemises à fleur, m’a ainsi fait tester la “roue de guérison”. Il a réalisé dans sa petite maison un cercle de pierres précieuses sur un motif notamment inspiré de l’Egypte Ancienne.

 J’ai lentement tourné sur place au milieu de cette roue pendant une demi-heure, les yeux fermés, pendant que lui jouait du didgeridoo autour de moi (mais pourquoi j’ai pas filmé ??) Ce n’était pas désagréable; c’était très relaxant, en fait. Je ne me suis pas spécialement senti guéri, mais il faut dire que je ne suis pas malade non plus 🙂

Amy expose aussi des artistes de la région dans le petit bâtiment qui fait office de réception. Elle-même fait des photos. Il lui arrive de faire des deals aux artistes qui viennent là, par exemple, une oeuvre en échange de l’emplacement de la caravane. Elle m’a ainsi fait une belle réduction en échange du film que je fais là. Il y a quelques chambres, qui servent plutôt d’habitude aux automobilistes égarés là en soirée, comme l’étaient mes amis belges qui m’ont conseillé l’endroit.

Enfin, Dominic est passionné d’astronomie, et organise des “stars parties” tous les mois. La Vallée de la Mort ferait partie des trois meilleurs endroits au monde pour l’observation astronomique ! C’est vrai que le ciel nocturne est incroyable. Je pense n’avoir jamais vu autant d’étoiles. Il n’y a pas de pollution lumineuse, ce qui me change de la Belgique, connue des astronautes pour être le pays le plus brillant de la planète… Il y a juste une masse orange à l’horizon à l’Est: c’est Las Vegas, à septante kilomètres derrière les montages. Tout le monde à Tecopa parle du fameux projecteur que Dominic a enfin réussi à connecter à son téléscope, ce qui permettra pour la première fois de suivre les explications en groupe.

Le deuxième soir, je monte au sommet d’une petite colline. Il y a un petit banc, sur lequel je m’allonge. Je regarde la voûte céleste. La température est exquise. Silence absolu. Parfois, venant d’en bas, un bruit de couvert qui s’échappe du petit restaurant. Ou une porte qui claque. Je reste là longtemps.

www.tecopahotsprings.org

maman | octobre 17, 2008 @ 1:53
On arrive tout de suite te rechercher. 

COGNAUX Thierry | octobre 18, 2008 @ 12:53
Cher Jean-Baptiste,
Lors de la dernière réunion du Lions Club à Gedinne, Denys nous a brièvement expliqué ton aventure cinématographique à travers le monde.
Nous sommes venus sur le site pour en prendre connaissance un peu plus en détail…
De tout coeur, nous ne pouvons que te féliciter et t’encourager dans ce défi d’exception. 
Bravo et bonne route !
Amitiés,
Christine et Thierry COGNAUX

 

Pastels Bistro

Tecopa Hot Springs Resort, c’est aussi, last but not least, un petit restaurant. Lui non plus ne paie pas de mine. Et pourtant ! Il faut savoir que le cuisinier de ce qu’on pourrait prendre pour une gargote est un des plus grands ! Après une glorieuse carrière dans les restaurants les plus réputés de New York et Las Vegas (!), le chef John Muccio a décidé de tout planter là, il n’était pas heureux. Il a décidé de se retirer à Tecopa et d’y établir un tout petit restaurant, juste l’ouvrir trois jours sur sept, chaque semaine avec une nouvelle carte d’une dizaine de plats.

Mais quels plats ! Fins, goûteux, délicieux, beaux pour les yeux, c’est magique. D’autant plus que c’est une véritable surprise de manger comme ça dans le bled le plus paumé qu’il soit.

John a emménagé à Tecopa avec son fils Ryan, et sa meilleure amie, Sholei, qui est là depuis quelques mois pour faire le service. C’est aussi un véritable plaisir de manger là pour leur compagnie. Ils sont tous les trois éminemment sympathiques, sans pour autant être envahissants.

Les quelques clients sont les gens du coin à qui il n’aura pas fallu dire deux fois de revenir, ainsi que de rares touristes arrivés là par hasard, et repartant complètement éberlués par le repas qu’ils viennent d’avoir.

C’est là que j’ai tourné mon film sur les élections américaines. J’ai simplement discuté de politique avec les gens du cru, les hommes du désert. Malheureusement, l’histoire de John et de son restaurant a dû passer à la trappe. Kill your darlings, qu’ils disent, les monteurs. C’est exactement ça. Mais rien n’est perdu, puisque voilà quelques plans de John rien que pour vous !

Je quitte cet endroit à regrets (mais c’est le lot au moins hebdomadaire du Muvmédien). John me dépose à un soi-disant grand carrefour non loin de Tecopa. Je vais faire du stop vers Barstow, où j’espère arriver à temps pour le dernier bus vers Los Angeles.

Le grand carrefour en question n’est pas spécialement fréquenté. Je dirais même plus, pas du tout. Me voici en plein désert, un peu coincé ! Mes amis belges m’avaient fait promettre de ne pas faire du stop dans le désert en-dehors d’une agglomération, ni sans chapeau, ni sans des quantités d’eau.

Bon. J’ai une casquette. Et mes deux bouteilles d’eau, ben, elles sont bues après une demi-heure. Et là, ça fait deux heures que j’attends. Mais ça va, la nuit va tomber. J’en serai quitte pour une nuit à la belle étoile…

Mais non, car je tombe sur deux Suédois, l’un en vacances, l’autre travaillant à Los Angeles, qui reviennent de Las Vegas vers LA. Me voici embarqué d’un coup tout là-bas, et je passe même la nuit chez eux. La vie n’est pas toujours si compliquée.

Marie-Michèle | octobre 20, 2008 @ 9:55
La vie n’est pas que glamour, richesse et carrière. Facile à dire. Pas facile à réaliser quand on a le nez qui fouine dedans… Merci J-B pour ce témoignage! J’aime déjà bcp ce John!! 
MM qui souhaite que tu tiennes tes promesses à tes amis belges pour ne pas que tu te retrouves en “raisin sec” sur la route  :)

Vanessa de Gand | octobre 20, 2008 @ 13:35
Hallo JB! Ik sta vol bewondering! Jou kennende, die stille, zwijgzame en discrete man in zulk een avontuur. Mijn God! Doe dat nog goed en we zien elkaar in België.

 

[FILM ETAPE 6] Le vote des hommes du désert

Tecopa, Vallée de la Mort, Californie. Chaleur écrasante. Tout fonctionne au ralenti. Quelles sont les opinions politiques des hommes du désert ? Sur la terrasse du Pastels Bistro, on refait le monde.

Thème imposé : Elections américaines
Lieu : Tecopa, Vallée de la Mort, Californie
Mon état moral : 8/10
Hébergement : Une chambrette à côté du Pastels Bistro
Inspiration : Un lieu bien singulier au milieu de la Vallée de la Mort, découvert par Oli, Doris, Nico et Bobby, des amis belges en vacances en Californie.


RESULTATS DU JURY
Bram Van Paesschen:

Micheline Lanctôt: 

Laurent Lucas:
Note finale: 44/60

Nathalie Delamare - 08 nov. 2008
Beau film beau plan mais manque de profondeur dommage! Bonne chance! Nathalie.

laure - 06 nov. 2008
un film vraiment magnifique et plein de sagesse. Bravo !

mjgmjg7 - 04 nov. 2008
Commentaires à la hussarde et cotes au "vogelpik" de Monsieur Brame pour un film, lui, tout en nuances " de la cave au grenier"!! Heureusement, tu as l'air d'avoir très bon caractère.

sirenecanari - 04 nov. 2008
ben merci ça nous redonne un peu le moral après celui de sébastien !!bien vu et rendu !!

Joris Poneys - 04 nov. 2008
Super Film! T'es un tout bon Jean Baptiste... Et ce Bram est vraiment un blasé pour rester poli :-)

Stéphane Jallet - 04 nov. 2008
Des paroles sensées perdues dans le désert, contraste fort. Le journalisme y prends tout son sens, faire entendre l'avis de ceux qu'on entends pas.
Impatient de te retrouver parmis nous.

Anne Person - 03 nov. 2008
Ton film est top... Felicitation

Brigitte Membrive - 03 nov. 2008
Bon et beau film, face à cette nature inhospitalière, les images ont rendus ces témoignages criant de vérité, l'Amérique et ses contrastes!

kicker - 03 nov. 2008
Très beau film!! Monsieur Van Paesschen est un éternel blasé, quel pêche doit-il avoir au réveil!!-)

Vince - 03 nov. 2008
Une qualité d'image sublime dans ce film. Très bon travail tant sur le fond que sur la forme. "Une vallée de la mort bien vivante et réfléchie" !
jean denys tytgat 03 nov. 2008
j ai vraiment bien aime a tous points devue

Maxime Bélisle - 03 nov. 2008
Tu as réussi à transmettre une ambiance avec ce film. Les cadrages sont magnifiques et signifiants. La rigueur de la forme est captivante et démontre une assurance toute singulière.

mjgmjg7 - 03 nov. 2008
Magnifique! Justesse, sobriété, intelligence, humanité, force. Tant chez ces hommes que chez le réalisateur.

M - 02 nov. 2008
Du rythme de tes images transpire cette lourde chaleur du Sud etatsunien: elles rendent de facon tres juste le rythme de vie qu'elle impose a ces gens, et ca rend leur temoignage encore plus sincere. Vraiment magnifique.

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