Chicago

Atterrissage à Chicago à la tombée du jour. Dans l’aéroport, de grands panneaux partout avec le slogan « We are glad that you are here ». C’est con, mais ça me fait plaisir. Je suis dans l’euphorie dune nouvelle semaine qui commence. Je sais même déjà le film que je vais faire: celui sur l’auberge. Et je vais simplement me poster à l’accueil et filmer ce qui s’y passe. C’est très agréable de savoir que je vais pas devoir me creuser la tête. 

Arrive la douane. Je l’avais oubliée, celle-là. Une très longue file d’attente. Puis un policier pas spécialement sympathique. Je comprends pas ses questions. Il parle dans sa barbe, et l’accent a lair différent ici. Il dit sèchement qu’on va avoir un problème si on ne peut se comprendre. J’aimerais lui dire que le problème pourrait facilement être résolu sil articulait un rien. 

Dans le métro, un type me pose une question que je ne comprends pas. Quand je lui demande de répéter une deuxième fois, il me tourne le dos avec un rictus et s’adresse à quelqu’un d’autre. Première constatation sur Chicago, donc : vive la politesse.

Encore pareil à l »auberge. Une dame black en boubou est à l’accueil. Elle soupire quand je ne comprends pas les questions. El’e répète de manière condescendante, comme si j’étais un sous-homme. C’est désagréable.  Mais je constate vite que les gens n’en sont pas pour autant fondamentalement mauvais.  🙂 Elle me dit quelle aime bien mon prénom, et veut apprendre à le prononcer. Les jours suivants, elle me salue en français, bonjour Jean-Baptiste. 

Je ne sais pas si c’est la peur des inconnus, ou juste une carapace culturelle, mais d’autres rencontres confirment cette première impression. Les gens sont très, très froids au premier contact. Pas tous, évidemment. Mais souvent.

J’adore la ville. C’est ici qu’on trouve les plus premiers gratte-ciels. Ils ont un certain cachet. Ils sont témoins dune autre époque, ou sont marqués par le temps, et cela confère du charme à l’ensemble. En plus, downtown, où est l’auberge, il y a le métro aérien et sa loop. Lui aussi très, très vieux, il fait un bruit de montagnes russes, un fracas impressionnant, on se demande si toute cette installation va tenir bon.  Les différentes lignes se rejoignent comme dans un rond-point, en formant une boucle qui emprunte les rues du centre. 

Le directeur de l’auberge m’invite à dîner. (J’avais hésité, mais jai donc bien fait daller me présenter formellement à son bureau pour lui expliquer le projet. :-P) Cet ancien businessman est impliqué dans l’auberge depuis sa création il y a quelques années. Il a été séduit par ce projet non lucratif, et développe au maximum les activités sociales dont je parlerai plus loin. En fait je ne connaissais pas encore la noble vocation des auberges de jeunesse HI.

Thomas, c’est son nom, m’apprend plein de choses sur l’architecture urbaine de Chicago (il est administrateur dune organisation patrimoniale). Notamment sur les hésitations et tentatives des premiers architectes de gratte-ciels. Comment dessiner les façades de bâtiments alors au moins trois fois plus grands que leurs prédécesseurs ? Question qui nous semble naïve aujourd’hui, mais qui était fondamentale à l’époque. D’abord, ils ont créé des buildings avec trois looks différents, comme si on avait empilé trois immeubles traditionnels. Puis ça s’est affiné, ils ont veillé a avoir une base, un corps, et un sommet. Ensuite est arrivé le formalisme que l’on connaît: des parallélépipèdes parfaits. 

A droite, le Manhattan building. © Jeremy Atherton, 2006.
Oli | novembre 23, 2008	@ 7:56
Waouh! JB, ça donne envie!!
Je relis une bonne partie de ton journal et je trouve incroyable comme tu as évolué pendant ces 4 moisQuelle expérience, je trouve ça génial!
Vivement ton retour!!
Bizz
Oli

alice (la femme de cyp) | novembre 25, 2008	@ 1:44
slt jb
ca fait un petit moment que je nétais pas venue sur le blog (un petit manque de temps) mais c tjs un plaisir de lire ton blog. tu as lair dapprécier ton expérience tu as dit que tu oubliais parfois que ce nétait quun jeu à mon avis pense plutot que cest une chance de vivre ce voyage et le reste viendra peut etre
allez gros bisous de belgique
et à tres bientot

[FILM ETAPE 10] The place to be

Le 4 novembre 2008, à l’auberge HI de Chicago, règne une ambiance unique. A deux pas de là, ce soir, Obama prononcera son discours de victoire… ou pas. L’Histoire va peut-être prendre un tournant en ce jour et ce lieu précis. Dans l’auberge de jeunesse, dont les clients viennent du monde entier avec beaucoup d’idéaux, cela revêt une importance singulière… Petite plongée intemporelle avant, après et pendant ce moment capital.

Thème imposé : Auberge Espagnole
Lieu : Chicago, Illinois
Mon état moral : 8/10
Hébergement : Dans un gîte en montagne au Sud-Tyrol, en Autriche.
Inspiration : Je devais faire un film sur l’auberge, mais je ne pouvais pas me résoudre à ne rien faire sur cet événement énorme, unique, qui allait se dérouler à quelques mètres !


RESULTATS DU JURY
Bram Van Paesschen: 10,5/20
Le système est trop répétitif. Ce qui est dit ne me passionne pas. Par contre ce que je pense Jean-Baptiste essaye de me communiquer est qu’il a ses questions sur ce ‘change’ qui est promit au gens du Etas Unies et le monde entier.

Micheline Lanctôt: 15/20
Bien que très bien réalisé, je trouve cette construction cyclique un peu molle. Les plans vides ne disent pas nécessairement ce que JB veut qu’ils disent. L’agencement des plans donne l’impression d’un cercle, ne font pas avancer le film.

Laurent Lucas: 8/20
Pour bien traiter le sujet et les sensations que tu voulais nous transmettre, tu aurais à mon avis être beaucoup plus radical. Je suis triste de mettre une note aussi basse à quelqu’un qui s’investit autant que toi et qui me régale de semaine en semaine.  Voila mon gars ! À bientôt.  Laurent.

Note finale: 33,5/60

sirenecanari - Lun 1 déc 2008, 15:44
Tu étais pourtant en effet au bon moment au bon endroit !

sirenecanari - Lun 1 déc 2008, 15:43
un peu du meme avis que Vince, où est la Fete ? les interviews sont bien mais l'enchainement des séquences évoquent une fin, un passé ?? maladresse ?

Laurence - Lun 1 déc 2008, 12:10
Un point de vue supplémentaire... à prendre et à laisser! C'est vrai que ton film dérange car il ne rejoint pas les attentes des spectateurs mais c'est là que se trouve son point fort. Tu parviens à nous faire ressentir ce qui se cache derrière l'élection d'Obama. La répétition des plans de feuilles qui volent, des grands espaces vides, etc. remettent au fond l'homme (éphémère) à sa place dans le développement de l'histoire éternelle. Double frustration pour le spectateur obligé d'admettre ce qui est, tu casses les illusions. En plus tu l'obliges à réfléchir sur l'avenir. Bravo!! La qualité technique et créative des images est aussi présente. Une suggestion: remplacer les itv par du visuel... Bonne chance pour la suite! Ca m'a fait plaisir de te voir sur la route du désert. 

Vince - Lun 1 déc 2008, 07:57
(C'était donc toi ! J'étais certain qu'un Müvmedien se trouverait à Chicago ce 4 novembre et tel a été le cas.) Le film me laisse perplexe et avec une drôle de sensation...le rythme, l'agencement des séquences, les transitions ne ME semblent pas s'allier avec l'euphorie ambiante ce soir là. Un semtiment presque soporifique en émane ce qui est sans nul doute à l'opposé de ton intention. Réveille-nous : YES YOU CAN ! Bel investissement tout de même.

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