La propriété de Lucy est à une bonne demi-heure de marche du Pueblo, à travers la jungle.
Bon, voici de nouveau une référence à la télé pas spécialement honorable, mais ma tête s’emplit de souvenirs quand je fais le trajet le premier matin: “Sur la piste de Xapatan”. 🙂
“Au coeur du Mexique, dans l’Etat de Sandwich-Potoci, se dresse un lieu mythique: Xapatan. C’est là que…” et puis je sais plus. C’était l’introduction du jeu télévisé qui a remplacé Fort Boyard sur France 2 le temps d’une ou deux saisons, vous vous rappelez ? Eh bien je ne sais pas si c’est la couleur de la terre, ou de la végétation, la densité de la jungle ou la forme du chemin, mais j’ai complètement replongé dans ce jeu que j’aimais beaucoup étant enfant (mais pas autant que Fort Boyard, bien évidemment ). C’était présenté par Sophie Davant, vous savez, la petite blonde. Elle pilotait un gros quatre fois quatre, sur lequel se tenaient une demi douzaine de candidats. Le but était de rejoindre une grotte dans la jungle pour y prendre une statue maya, et d’aider la pauvre Sophie à se débarrasser des embûches que les Mayas dressaient sur le parcours du 4×4. Vachement colonisateur, comme synopsis, en fait…
Ah oui, et les candidats avaient un carquois scratché sur leur dos, qui contenait un harnais de sécurité, indispensable pour faire le deathride à la fin du parcours. Ils ne pouvaient pas continuer avec les autres s’ils le perdaient… Qu’est-ce que c’était tiré par les cheveux ! Qu’est-ce que j’étais naïf ! Et réceptif, pour avoir retenu tout ça… Mais c’est étonnant, quand-même, que tout ça me revienne grâce aux inputs du lieu, euh… quinze ans après, ou quelque chose comme ça. (hé bé !)
Bref, tout ça pour dire que (et faudrait que je pense à renouveler mes formulations) j’ai fait le sentier avec la musique du générique de Xapatan en tête.
Je viens de le retrouver rien que pour vous (mon dieu, l’image que j’en avais en tête était mille fois mieux):
Ok. No comment. J’étais gosse. 😀
Est-ce que le branché Müvmédia aura cette gueule-là dans 15 ans ? Rendez-vous ici même le 20 novembre 2023 pour en discuter. Je note dans mon agenda Google (vraiment !).
Lucy habite donc une maison qu’elle a fait construire au milieu de la jungle. Elle produit son électricité elle-même, et s’alimente en eau dans une cenote, c’est à dire une des nombreuses grottes du sous-sol de la région, qui est un vrai gruyère. (Un ancien fond marin, en fait. La région a émergé assez récemment dans l’Histoire géologique).
Lucy faisait souvent appel à des Wooffers, ces volontaires américains pour travailler dans des fermes écologiques, etc. Elle a pour eux (ou pour son couchsurfer cette fois-ci) un petit batiment adjacent à sa maison, une palapa. C’est à dire une maisonnette avec un haut toit traditionnel en palmes. Il a le grand mérite de conserver une température acceptable lors des saisons les plus chaudes, mais l’inconvénient de laisser passer les insectes… J’avoue avoir eu un peu de mal au début. Surtout dans les toilettes (sèches, on verse un peu de sciure dans la fosse au lieu de tirer la chasse). Pas agréable de baisser son pantalon entouré de lézards, d’araignées de taille assez respectable, ou encore de gros machins à carapace sombre dont je ne connaissais même pas l’existence. Mais on s’y fait. La moustiquaire autour de mon lit filtre une bonne partie de la population de la palapa. Même si je suis couvert de piqûres en tous genres. A un certain stade, j’arrive à faire abstraction et à me dominer pour ne plus me gratter. Ce que je trouve plus désagréable, par contre, c’est cette atmosphère humide. Mon essuie (serviette, s’il y a des Français qui me lisent), ne sèche pas d’un jour à l’autre. Mon lit aussi est perpétuellement humide.
L’électricité est rationnée, et je dois bien calculer pour recharger mes appareils.
Mais quelle expérience. En fait, j’aime bien !
Sans parler des dix-sept chiens. Moi qui ne suit pas un fan, j’ai appris à tolérer !