La région d’Uruapan est un passage obligé pour la drogue vers les Etats-Unis. Un commerce énorme. Tout le monde connaît de près ou de loin des victimes ou des membres de la mafia. Ce qu’on n’avoue qu’à demi-mots, car pour se protéger soi-même, le silence est d’or. La police est corrompue, ce qui laisse la population complètement impuissante.
La mafia contrôle beaucoup de choses. Elle a notamment la main-mise sur les activités pas tout à fait légales ou pas du tout légales, mais que le gouvernement ne sanctionne pas. Le commerce de la drogue, bien évidemment, mais aussi le commerce des copies pirates, des jeux d’argent, etc. La vente des DVD et des CD copiés est une véritable institution au Mexique, mais dans la région d’Uruapan, si le vendeur n’appose pas l’autocollant de la mafia sur chacune des copies, il risque gros. Il doit acheter ces autocollants par téléphone à un anonyme. Même chose pour les machines à sous, le commerçant est contacté tous les mois par une personne différente, à laquelle il doit remettre une taxe.
A côté de cela, les disparitions. Maribel Martinez, conseillère municipale d’Uruapan, a été enlevée le mois passé. Pas de revendications exprimées à ce jour. Il y a aussi les meurtres de personnes qui n’agissent pas conformément aux règles mafieuses. Ou les pressions sur les journalistes qui osent critiquer.
Ou encore les « kidnappings express », qui ne durent que quelques heures, le temps que la famille transmette l’argent aux kidnappeurs. Parfois des sommes peu conséquentes, il s’agit alors souvent d’autres bandits que la mafia.
Alors que Uruapan semble au premier abord être une petite ville bien tranquille, force est de constater qu’il y règne en fait un vrai climat de peur.
Plus d’info sur ce sujet sur mon blog:
– un extrait d’article intéressant sur la situation globale de la corruption au Mexique, du CF2R
– rencontre avec un journaliste d’Uruapan, en proie à des menaces de la mafia
[Note. Dans la version originale, le visage de la dernière intervenante n’était pas flouté, comme elle le voulait, mais j’ai opté pour ne prendre aucun risque pour la version en ligne]
Thème imposé : Cessez-le-feu
Lieu : Mexique, Michoacan, Uruapan
Mon état moral : 7/10
Hébergement : Chez Chucho. Probablement ma meilleure expérience Couchsurfing.
Inspiration : C’est mon hôte Chucho qui m’a parlé du problème. Puis nous y avons été confronté par hasard: un des faits présentés dans le film s’est produit juste avant que nous rencontrions une des personnes interviewées.
RESULTATS DU JURY
Tatiana De Perlinghi: 15/20
Je suis partagée. le sujet est très fort et les témoignages aussi, la sobriété des images est juste, mais le montage est haché, basique (fin très brutale) les questions interviennent désagréablement (pourquoi ne pas les éliminer, ou au minimum les refaire?). C’est un travail intéressant, mais qui me semble innabouti. question: où cela se passe-t-il?
Micheline Lanctôt: 11/20
On a l’impression qu’il manque quelque chosre à ce film. Trop sommaire, absence des visages crée une sensation de frustration, d’autant plus que c,est tourné de façon conventionnelle. Il aurait peut-être fallu pallier à l’incognito avec une caméra moins sage.
Laurent Lucas: 16/20
Tu nous fait peur de t’aventurer comme ça dans des domaines si dangereux. Mais j’ai adoré ton film. Tu te fais le relais de la colère de ces gens et j’ai fini ton film en ressentant une immense frustration. C’est vraiment réussi. Bravo.
-2 retard à la remise
Note finale: 40/60
Lili - 24 nov. 2008
Très dur à entendre, mais je suis surtout impressionné par la confiance que tu dois leur inspirer...
Brigitte Membrive - 23 nov. 2008
Un film osé, courageux, des témoignages marquants mais peu ou pas d'images pour mieux appréhender la situation de vie de ces personnes,
Bravo pour l'audace du sujet!
M - 20 nov. 2008
Moi aussi j'etais en colere a la fin. Tu nous amenes a du contretransfert de la colere de ces gens a plusieurs niveaux: bien sur le sujet. Bien sur aussi les visages manquants. Enfin, les coupures noires subites alimentent franchement cette colere aussi. C'est finalement comme si on perd conscience, qu'on est soi-meme attaque, arrache au personnage.
momo9cam - 20 nov. 2008
Non ce n'est pas un scénario Hollywoodien, c'est la réalité de plusieurs petits bleds mexicains.
L'appel du dernier recours c'est ce que nous pouvons lire dans les yeux de cette dame.
J-J NOEL - 19 nov. 2008
Bien fait et ça fout vraiment la trouille pour ces pauvres gens....
mariannehody - 19 nov. 2008
Ces témoignages terrifiants se seraient mal accommodés de "fioritures" formelles. La présentation journalistique s'indiquait en l'occurence. J'ai de la peine en entendant les pleurs contenus des femmes.
Anne-Marie M. - 18 nov. 2008
Tu as vraiment trouvé un très bon sujet. Je crois que tout le monde sera d'accord avec moi pour dire qu'on est content que tu sois encore vivant! Tu aimes vivre dangereusement on dirait!
Corinne - 18 nov. 2008
Excellent sujet bravo. Mais traitement audiovisuel trop conventionnel.
Vince - 17 nov. 2008
Wow...tu as vraiment cotoyé le danger ! Excellent sujet même s'il est déplorable de connaître telle situation. Les transitions et la chute me semblent trop brutale mais peut-être sont-elles liées à cette brutalité ambiante. Ton film fait naître beaucoup de sentiments et d'émotions ce qui est une bonne chose. Beau travail.
jean denys tytgat - 17 nov. 2008
quel endroit pourri et nous qui pleurons pour des conneries quels temoignages ! attention a toi tu flirtes avec le danger il y a encore des films a faire on a encore besoin de toi