D’Uruapan, je prends l’avion pour l’extrémité tropicale du Mexique: Cancun. Choix déterminé par le fait que depuis Cancun, j’aurai droit à un vol Air Transat vers le Canada. Ce n’est pas que les longs voyages en bus me déplaisent. Au contraire, c’est un répit agréable: impossible de chercher un sujet de film, impossible de faire du montage, juste du temps pour me mettre à jour dans mon blog. Le problème, c’est que ça raccourcit dangereusement les semaines. Donc, avion cette fois-ci !
Ces jours-ci, j’ai tendance à faire avancer les choses en pilotage automatique. Peut-être que je fatigue. Je fais ce que j’ai à faire, j’attends que ça passe. Je m’en rends compte quand s’ouvre la porte de l’avion à Cancun. C’est le soir. Une chaleur moite s’engouffre dans l’appareil. C’est la température de dehors, ça ? Pff, pas le courage. Toute une nouvelle réalité qui arrive à moi, à laquelle je ne suis pas préparé, encore un départ à zéro, encore un nouveau film.
Ben, à quoi tu t’attendais ? A rien justement. Je n’anticipe plus. Pourtant, objectivement, quelle chance d’arriver (pour la première fois de ma vie) dans un climat tropical, avec tout à découvrir. Je culpabilise de manquer de courage. Je respire un grand coup. Ca va passer. En plus, j’ai déjà trouvé une chouette couchsurfeuse, chez qui j’irai après une nuit à Cancun. Elle habite seule dans la jungle avec dix-sept chiens. Et le thème de la semaine est “vert”. Tout va bien.
Il est onze heures du soir, je marche dans les rues à la recherche d’une auberge ou d’un petit hôtel, je dégouline de transpiration. Je suis trempé de la tête au pieds. C’est pas qu’il fasse particulièrement chaud, mais il fait moite, lourd.
Ici, c’est le Mexique touristique. Tout est prévu pour le touriste. Tout est en anglais. Je me sens un peu con d’être ici. Surtout après ma fantastique plongée dans le Michoacan. Bah, après tout, c’est une réalité comme une autre. C’est pas plus mal de se frotter à tout.
Je trouve une petite auberge où j’obtiens une chambre individuelle très propre, pour trois fois rien, avec un ventilateur de plafond juste au-dessus du lit. Y a juste que les draps sont plein de poils et de cheveux, j’avais déjà eu la blague dans un petit hotel pour ma première nuit à Uruapan. C’est là qu’on est content d’avoir un sac de couchage.