Mexico sonore


Un petit exercice que je m’amuse régulièrement à faire depuis que j’ai passé quelques jours dans le désert: faire l’analyse sonore du bruit ambiant. Essayer d’isoler et de reconnaître chaque composante du son qui parvient à mes oreilles. C’est pas nécessairement évident.

Un vieux souvenir de cours: dans la pratique, le vide sonore absolu est impossible. Même dans le plus grand isolement sonore, il restera toujours le bruit des battements du coeur de celui qui écoute… C’est dire s’il est rare de se retrouver dans de telles conditions: un endroit où il ne reste vraiment plus que son propre coeur à écouter. 

Eh bien à Tecopa, c’était frappant. Je n’en suis pas arrivé là, mais quand j’y prêtais attention, le silence était… vertigineux. Le moindre petit bruissement prend des proportions démesurées. 

Quand j’ai fait du stop dans le désert, à des kilomètres de toute habitation, il y avait un panneau indicateur métallique à une trentaine de mètres de moi. Parfois, un léger souffle de vent lui faisait émettre un petit bruissement. Un tout tout petit murmure. Mais là, c’était comme s’il remplissait tout le désert. Et du coup, on se rend compte de la grandeur du silence qu’il y a autour.

J’ai aussi pris une photo, en attendant. Je me suis rendu compte pour la première fois qu’il y avait un moteur dans mon appareil photo ! Probablement le stabilisateur d’image. Eh bien j’ai longtemps attendu le passage d’une machine agricole, avant que l’appareil s’éteigne automatiquement (en faisant un plus gros bruit); le silence qui a suivi m’a fait comprendre que ce son provenait de l’appareil dans ma main ! 

Tout ça pour dire (mon dieu qu’est-ce que je suis bavard) que j’ai été frappé par le bruit à Mexico. Il y a tellement de pistes sonores dans la table de mixage de mes oreilles que ça parait impossible de les cerner toutes. J’ai essayé, mais il restait comme une part d’un brouhaha que je ne pouvais pas identifier, que je ne pouvais même pas qualifier de grave ou aigu, de mécanique ou d’humain, juste un remplissage indéfinissable, impalpable. Depuis le restaurant de l’auberge de jeunesse, y a les gens qui parlent, les frigos, les bruits de vaisselle, une musique puissante, on entend les voitures qui passent, la musique amplifiée d’un spectacle de rue, les cloches de la cathédrale, un orgue de barbarie, des gens qui parlent en marchant dehors, la grosse caisse qui rythme une démonstration de danse tribale, les cris de marchands ambulants…

Je dois dire que la journée de montage que j’ai passée là n’était pas des plus agréables 🙂 

Patrick (de Gedinne) | octobre 28, 2008 @ 4:24
Il y a des gens qui sont doués pour partager leur vécu et d’autres qui ne le sont pas.
Par bonheur, tu as ce don.
Je crois qu’un voyage de ce type, ça s’apprécie en trois temps : 1) quand tu le vis, 2) quand tu le racontes, 3) quand tu t’en souviens… et paradoxalement, je suis persuadé que le plaisir va croissant.
En racontant tes aventures avec tant de détails, tu fais bien sûr un cadeau à tes lecteurs mais tu t’en fais aussi un superbe à toi-même. Tu sauras l’apprécier dans quelques mois quand sera venu le temps de la nostalgie…
Merci de partager. Merci de rappeler que la vie, ça peut être ça aussi. Merci de prouver que les Gedinnois aussi peuvent vivre de grandes choses…. Que, non, quoi que certains en disent, le monde ne s’arrête pas à Pondrôme !

Vanessa de Gand | octobre 28, 2008 @ 14:26
Liefste JB. Ik blijf je volgen en ben geboeid door je avontuur. Deze maal in een land waar ik bijzonder van hou, Mexico. Alhoewel ik alleen de kust ken en enkele pyramides, dus helaas als echte toeriste. Het bezoek aan de steden zal er ooit van komen, beloof ik mij ieder jaar. Ik ben een beetje jaloers dat jou het dus wel is gelukt. Wil je mij daar aankondigen JB en zeggen dat ik in aantocht ben? Je t’embrasse.