Petite pause sentimentale

C’est la troisième fois que je suis dans un état émotif intense aujourd’hui. Ce matin, dernière journée à San Francisco, je prends un café au Starbucks du coin. A peine connecté sur Skype, on me dit de Montréal que le film que j’ai rendu hier est bien. Pfiou, après trois films assez moyens, ça fait du bien. Je suis d’autant plus étonné que quand j’ai osé le regarder hier soir après l’envoi, je l’avais trouvé plate, comme disent les Québécois.

C’est aussi ma semaine de congé qui commence, il fait beau, la ville est belle, mon café est bon, et l’Amérique est toute à moi. Je suis bien.

En fin de journée, je prends le bus pour Fresno, au Sud. Je compte retrouver Oli, Doris, Nico et Bobby, des amis belges qui font un tour de Californie.

Quand je reçois leur réponse à mon sms, ça me fait super plaisir. Ils ne sont pas loin. Ca va être très chouette de les retrouver. Surtout dans un contexte de vacances californiennes ! Je plane.

Là, je suis dans le car qui roule dans la nuit. Personne n’a allumé sa petite lampe. Il n’y a que le bruit de la console de jeux d’un gamin et le ronronnement du moteur. J’écoute « Who wants to live forever » de Queen. C’est la première fois que j’écoute de la musique depuis le début du voyage. En fait, ce morceau colle super bien à la route de nuit. A la fois sombre et grandiose.

Je pense à Müvmédia en général, je fais un peu le bilan. Ca fait six semaines que j’ai quitté Bruxelles. Ca ne m’est jamais arrivé d’être parti aussi longtemps, je crois. Et ce n’est encore que le début, là, je suis en train de continuer à m’enfoncer dans l’Amérique et dans la nuit.

Je pense à toutes les personnes que j’ai déjà rencontrées. Cela fait beaucoup. Je ne reverrai probablement jamais la plupart. C’est spéce.

Et je pense à tout mon entourage que je reverrai, lui. J’ai l’impression qu’après un tel voyage, je l’apprécierai plus. Je me rends compte de sa valeur. Je veux passer plus de temps avec mes amis et ma famille. Je dois profiter de la vie au jour le jour. Ne plus me dire « demain ». Les amis, ça s’entretient. Ce n’est pas « pour plus tard ». C’est maintenant. Now.

Mon dieu, quelle envolée… 🙂

Un type de mon village, un rien plus vieux que moi, a mis fin à ses jours la semaine passée. Je l’aimais bien. C’était quelqu’un de bien. J’aurais aimé mieux le connaître. Mais il n’est plus là. J’y pense souvent depuis que j’ai appris la nouvelle. Là, j’y pense très fort.

Je remets « Who wants to live forever » pour la troisième fois. Je n’avais jamais fait attention aux paroles. Et dans la nuit sombre qui défile, je pleure un petit coup.

« Y a pas plus d’ours ici qu’à Gedinne »

Vacances !! C’est ma semaine de relâche, et je passe deux jours avec des amis de Bruxelles, qui font un tour de Californie pendant trois semaines. Ils sont deux couples, Oli et Doris, et Nico et Bobby, ils ont loué une voiture, et ils vont de grandes villes en parc nationaux.

J’apprécie énormément cette petite incursion dans le groupe. C’est tellement plus facile et plus drôle d’accoster les gens, de blaguer avec la serveuse du resto, de partager des sensations, de commenter les paysages, … Il faut dire aussi que ce sont vraiment de chouettes amis ! Bien sûr, en groupe, il faut tout le temps se mettre d’accord, il faut s’attendre, etc. Mais là, je trouve ça vraiment agréable. Et je redoute déjà le moment où je devrai repartir seul de mon côté. Ce n’est pas que je suis tout le temps tout seul, au contraire, je passe mon temps à rencontrer des gens. Mais ce n’est pas la même chose que de partager du temps avec des personnes que je connais bien…

Nous visitons ensemble le parc Yosemite. Ca fait du bien pour une fois d’être un vrai touriste sans devoir penser à faire un film.

Nous louons un abri de camping pour la nuit. Partout, des indications par rapport aux ours. Le plus important: ne pas laisser de nourriture dans les voitures. Sinon ils la repèrent avec leur odorat aiguisé et ils démolissent la voiture pour l’obtenir. Idem dans les campings qui sont munis d’armoires blindées où il faut ranger en permanence toute nourriture et produits de toilette.

Fin de soirée, on va se brosser les dents. Faut-il vraiment ranger les cadavres des bouteilles de bière pour cinq minutes ?

– Mais non, voyons, dis-je. Il n’y a pas plus d’ours ici qu’à Gedinne (mon village en Belgique). J’échafaude une théorie selon laquelle toutes ces mises en garde ne servent en fait qu’à rendre la région plus palpitante pour attirer le touriste.

On se rend aux sanitaires, pas loin. Lorsque je reviens à l’abri, j’y retrouve Doris toute affolée. Deux ours sortaient de chez nous quand elle est arrivée ! Ils étaient donc dans les parages depuis un moment, ils nous observaient, et ils sont venus dès qu’ils nous ont vu partir…

Cinq minutes plus tard, on entend hurler “get out! get out!” d’un abri voisin.Puis des fusées de détresse sont lancées, pour les effrayer, comme nous l’explique un garde qui passe nous rassurer peu après.

Pas mal, ça, comme petit divertissement de fin de soirée autour d’un feu de camp, non ?!

Ma grand-mère (dans mon film « Vers l’Ouest »), face à Oli et Doris, à l’Apple Store de San Francisco ! Quel mélange…

Alors que leur périple se termine, Doris, Oli, Bobby et Nico me suggèrent des pistes pour la suite du mien. Ils me parlent d’une chouette soirée qu’ils ont passée dans un petit hameau perdu dans la Vallée de la Mort.

Vendu !

josiane mazzella | octobre 3, 2008 @ 16:38
Vive les Ourset les Voyages !! ….. La suite !!...

Petit tour à Las Vegas

Pour me rendre à Tecopa, le village au bord de la Vallée de la Mort, je dois prendre le bus jusque Las Vegas pour ensuite continuer… en stop ! J’arrive à Las Vegas dans l’après-midi. Et après avoir marché deux heures sous un soleil de plomb sans trouver la route que je cherchais, je décide de passer la nuit là, ce serait quand même bête d’être venu sans avoir vu ! Et j’ai vu. Faut l’avoir vu.

Héhé…

Je ne sais pas qui est le membre de l’équipe Müvmédia qui a involontairement (?) saboté tous les commentaires vidéos de Bram sur le site, mais je trouve ça très drôle et lui adresse toute ma gratitude ! (Tant qu’à faire, s’il y avait moyen d’aussi ajouter discrètement quelques points à ses cotes…)

Anne-Marie M. | octobre 8, 2008	@ 20:52
Je suis tout à fait d’accord avec toi, Bram a été plutôt sévère envers vous :\ À le voir tout critiquer comme ça, on en vient à se demander ce qu’il aime…?

 

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