Les mots du chef 4 juin 2018

En venant de l’avenue Louise, pénétrer dans l’enceinte de l’abbaye de La Cambre est littéralement comme une plongée dans les siècles passés. Un sentier escarpé, serré entre un mur de pierre séculaire et les grands arbres qui laissent apparaître ça et là un pan de mur ou un bout de clocher, s’enroule autour de l’église abbatiale et débouche sur la cour d’honneur.

C’est dans ce lieu exceptionnel que l’ensemble vocal Kaïros a donné le dimanche 3 juin à 17h un programme intitulé « Les mystères de l’âme espagnole: Federico Garcia Lorca, poète et musicien » dans le cadre du festival « Les petites heures de La Cambre ».

Les deux premières pièces de musique sacrée (un Ave Maria suave et un De Profundis poignant de Javier Busto) permettaient de faire le lien entre ce haut lieu de spiritualité et la poésie de Lorca enracinée dans la terre et l’histoire tragique de l’Espagne à l’époque de la guerre civile.

Les poèmes admirablement mis en musique par le Finlandais E.Rautavaara, et l’Italo-Américain Castelnuovo-Tedesco ont été interprétés avec maîtrise et passion par l’ensemble vocal Kaïros, secondés pour l’occasion par la récitante Monique Manceaux et le guitariste Pedro Soares.

Ce concert illustrait parfaitement les liens étroits qui existent entre musique et spiritualité, entre l’expression des joies et des souffrances humaines et l’aspiration au divin présente dans le coeur de l’homme.

Marguerite Rey, organisatrice du concert, notait ceci en guise d’introduction:

« Quand l’Amour est parti … que reste t’il ? La peur au ventre, la solitude, la mort qui guette au coin des rues, le chagrin langoureux, la pluie de larmes  … Quand l’Amour est parti … tangue la procession seul recours aux coeurs meurtris …

Cette superbe évocation de l’âme espagnole transcende le temps et l’espace, ainsi que le de profundis d’ouverture porte l’universelle souffrance des victimes innocentes emportées par la déraison et les guerres fratricides. »