Ce dimanche 19 mars, veille du printemps, les choeurs Polyphonia d’Auderghem, Kaïros de Saint-Gilles, la Maïtrise de La Monnaie et l’orchestre baroque de Woluwé-Saint-Lambert se sont rassemblés dans le cadre d’Académix, la grande fête annuelle des académies de musique bruxelloises, pour interpréter quelques magnifiques extraits de la Passion Selon Saint Matthieu de J.S.Bach, le célèbre cantor de Leipzig.
Le concert a eu lieu dans le prestigieux studio 4 de l’ancienne cité de la radio, rebaptisée aujourd’hui Flagey, dont l’acoustique est considérée comme une des meilleures de la capitale.
Cet ambitieux projet dirigé de main de maître par Denis Menier témoignait de la vitalité de la pratique musicale en amateur au sein de nos académies: s’attaquer à cet immense chef d’oeuvre constituait en effet un redoutable défi.
Le choeur d’ouverture, par sa pulsation obsédante et sa longue pédale harmonique crée d’emblée une sensation d’espace infini…
Tels un fier vaisseau naviguant en pleine mer
Sur les obscurs abîmes des grands fonds marins,
L’orchestre et les choeurs révèlent à la lumière
Le tissu chatoyant d’un savant contrepoint
Les multiples voix se fondent en un seul chant
De quête d’amour et de souffrance pudique
C’est la soif d’infini et le désir brûlant
Qui font de chaque voix une aventure unique
Voix du travail discret, du labeur consciencieux,
Voix qui se cherchent dans les grandes envolées
Ces voix témoignent de nos efforts laborieux
Pour échapper à la fade médiocrité
Alors quand le vacarme des voix discordantes
S’harmonise soudain sous la plume du Maître,
Une sourde pulsation se fait plus présente
Et vogue le vaisseau largué en haute mer.